Avec FT
Trois ans après le décès de son fondateur, le groupe Majid Al Futtaim (MAF), pilier de l’économie de consommation à Dubaï, voit sa gouvernance entièrement restructurée sous l’égide de l’État.
Une commission judiciaire spéciale, mise en place à la demande des 10 héritiers du défunt magnat, a nommé un nouveau conseil d’administration de neuf membres pour la maison mère MAF Capital : cinq représentants du gouvernement et quatre membres de la famille, sous la présidence de Fadel Al-Ali, éminent homme d’affaires et régulateur financier émirati.
La société a également été transformée d’une SARL en société anonyme publique, avec un abaissement du seuil de prise de décision, ouvrant la voie à une possible introduction en Bourse, selon le Financial Times.
Majid Al Futtaim, conglomérat opérant dans les centres commerciaux, l’hôtellerie, l’immobilier et le divertissement, contrôle des enseignes telles que Carrefour, Lego, Hollister, et a généré plus de 9 milliards de dollars de revenus en 2024.
Dans un communiqué, le groupe précise que cette évolution est « menée par les actionnaires dans l’intérêt à long terme » du groupe, et que les activités opérationnelles restent inchangées. La holding opérationnelle, Majid Al Futtaim Holding, conserve son conseil indépendant présidé par Sir Michael Rake, ex-président de KPMG International.
Cette intervention n’est pas une première : en 2022, le cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum avait déjà institué une commission pour superviser l’héritage. Dans les années 1990, il avait arbitré un conflit familial aboutissant à la scission du groupe.
Alors que Dubaï connaît un boom économique alimenté par l’arrivée de grandes fortunes, cette restructuration vise à restaurer la stabilité d’un acteur-clé de son économie, à l’heure où de nombreuses entreprises familiales du Golfe peinent à gérer la transmission générationnelle.