Le groupe armé « HASM », affilié aux Frères musulmans et fondé en 2016, a publié un communiqué sur Telagram menaçant de reprendre ses opérations terroristes en Égypte si les autorités ne libèrent pas les détenus islamistes. Ce développement marque la première manifestation publique de la mouvance depuis l’attentat sanglant d’août 2019 devant l’Institut national du cancer du Caire, qui avait conduit à un coup de filet massif ayant décimé ses réseaux.
Contexte :
- Depuis sa création, HASM s’est illustrée par des tentatives d’assassinats ciblant des figures religieuses et judiciaires, ainsi que des attaques contre les forces de sécurité.
- Après l’attentat de 2019, les forces de l’ordre avaient neutralisé plusieurs de ses cadres, provoquant l’effondrement de ses cellules opérationnelles.
Analyse des experts :
Le chercheur égyptien Maher Farghaly estime que « la vidéo de réapparition de HASM a probablement été tournée à l’étranger, peut-être en Syrie », et y voit « une tentative claire de pression sur l’État pour forcer l’ouverture de négociations et obtenir la libération de prisonniers, dans un contexte socio-économique difficile ».
Farghaly prévient : « Si ces groupes reprennent les armes, la réaction de l’État sera implacable, et les Frères musulmans en sortiront affaiblis. »
عودة حركة حسم التابعة للإخوان بإصدار مرئي عسكري تهدد فيه بعودة عملياتها بمصر، هو رسالة للضغط على الدولة في ظل هذه الظروف من أجل إخراج قادة التنظيم من السجون، وليس أكثر، ولو بدأوا العمليات الإرهابية سيخسرون ويفشلون كعادتهم. pic.twitter.com/vKLgTMCswe
— ماهر فرغلي (@maherfarghali) July 4, 2025
Nouveaux signaux inquiétants :
Le chercheur égyptien Emad Abdelhafez a, de son côté, révélé l’émergence d’un nouveau réseau nommé « Maidan », qu’il décrit comme un « projet structuré avec un ancrage organisationnel à l’intérieur de l’Égypte et une stratégie graduelle mêlant formation culturelle, religieuse et physique ». Selon lui, ce projet serait le prolongement de la « faction du bureau général » des Frères musulmans, alliée à d’autres groupes jihadistes. Abdelhafidh affirme :
« Cette entité islamiste naissant se veut un courant révolutionnaire islamique, et il reçoit selon moi un soutien extérieur, avec un mode opératoire rappelant celui des Frères musulmans. »
Enjeux sécuritaires :
La réactivation de HASM témoigne d’une recomposition des réseaux islamistes radicaux, qui cherchent à capitaliser sur la crise économique et sociale que traverse l’Égypte, l’intronisation de Ahmed Al Sharaa en Syrie et sur les guerres d’israël à Gaza et en Iran. Cette dynamique pourrait ouvrir une nouvelle phase de confrontation, menaçant la stabilité interne et posant un défi majeur aux services de sécurité égyptiens.
À surveiller :
- L’authenticité et l’origine géographique des dernières vidéos publiées par HASM.
- Les interactions potentielles entre « HASM » et d’autres groupes jihadistes régionaux notemment syriens.
- La capacité des autorités égyptiennes à contenir un éventuel regain d’activisme violent dans un contexte socio-économique tendu.