Et si l’Iran amorçait sa deuxième révolution cultuelle ?

Une vidéo du mariage de la fille d’Ali Shamkhani, ancien secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale et proche conseiller du Guide suprême Ali Khamenei, a provoqué un nouveau tollé en Iran. Diffusée le 17 octobre sur X, elle montre le haut responsable conduisant sa fille, en robe de mariée décolletée, dans une salle de réception luxueuse de l’Espinas Palace Hotel à Téhéran.

La vidéo montre Ali Shamkhani escortant sa fille, Fatemeh, vêtue d’une robe de mariée blanche à décolleté apparent, dans la grande salle d’un hôtel de luxe de Téhéran.
La scène, inspirée des mariages occidentaux où le père conduit la mariée jusqu’à l’autel, a immédiatement fait réagir par le contraste saisissant qu’elle offre avec les règles de pudeur et de modestie vestimentaire imposées depuis plus de quarante ans en République islamique.

Le coût, estimé à  plus de 21 000 dollars, et son caractère ostentatoire ont été perçus comme un affront dans un contexte de crise économique aiguë, d’inflation supérieure à 40 % et d’effondrement de la classe moyenne.

Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été immédiates : accusations d’hypocrisie, dénonciations d’un double discours entre l’austérité prônée et le luxe affiché. « Quand les jeunes Iraniens ne peuvent même pas se marier, ces mariages de palais sont haram », écrit un internaute. Un autre ironise : « Si les sanctions sont une bénédiction, pourquoi ne pas marier sa fille dans une mosquée ? »

Même des figures ultraconservatrices comme Ali Akbar Raefipour et Seyed Ali Mousavi ont critiqué l’événement, y voyant un symbole du fossé grandissant entre dirigeants et peuple. En défense, l’ancien patron de la télévision publique Ezzatollah Zarghami a assuré qu’il s’agissait d’une cérémonie « féminine » et a accusé Israël d’avoir diffusé la vidéo, parlant d’une « nouvelle méthode d’assassinat ».

Mais au-delà du scandale, l’image interroge. Le fait qu’un pilier du régime laisse paraître, même involontairement, une scène si éloignée des codes révolutionnaires, pourrait traduire un changement silencieux au sein même de l’élite religieuse.

Quarante-cinq ans après 1979, l’Iran semble traversé par une tension entre la rigidité morale imposée et l’aspiration d’une génération plus moderne, plus mondaine, plus connectée.

Et si, derrière cette robe de mariée décolletée, se cachait le premier signe d’une révolution cultuelle, née non pas contre le régime, mais en son sein ?

Les plus lus

Salaheddine Mezouar prend la direction de Settavex : un retour à un groupe qu’il connaît bien

Le 23 septembre dernier, nous rapportions que Salaheddine Mezouar avait acquis 20 %...

L’Espagne en alerte après la nomination du «grand argentier» de Trump à Rabat

La nomination de Duke Buchan III comme nouvel ambassadeur des États-Unis...

Et si la Zakât devenait le levier moral du Maroc social émergent?

Vous faites certainement partie, comme moi, de ces Marocains...

Bienvenue à Marrakech : à bord du vol inaugural de Delta depuis Atlanta

Le soleil tape sur le tarmac rouge de Ménara....

Grave faille de sécurité en Espagne : le ministère de la Défense publie par erreur les plans du siège du renseignement militaire

Le quotidien espagnol ABC a révélé, samedi 25 octobre, qu’une erreur...

Related Articles

Focus Thématiques

[