Felipe VI en Algérie ?

Lors d’une réunion marathon, tenue hier à Alger, entre le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Laamamra, et son homologue espagnol, Alfonso Dastis, qui a duré plus de quatre heures, le chef de la diplomatie algérienne a, au nom du président Abdelaziz Bouteflika, adressé une invitation au roi d’Espagne, Felipe VI, pour se rendre en Algérie à la fin de cette année. Laamamra a souhaité que le souverain espagnol se fasse en présence de Mariano Rajoy, Chef du gouvernement espagnol.

La rencontre a servi à examiner les relations économiques et politiques entre les deux pays, ainsi que la situation internationale et la coopération en terme de sécurité, en prévision de la septième réunion de haut niveau qui aura lieu courant 2017.

Selon l’agence de presse espagnole, EFE, les autorités algériennes espèrent «une visite du Roi Philippe» pour consolider ces «liens stratégiques et renforcer cette relation par de nouveaux accords dans la [prochaine] réunion de haut niveau.»

Santé de Bouteflika, souci majeur de la diplomatie algérienne

Plus concrètement, une visite du Roi d’Espagne, Felipe VI, est très peu probable dans les semaines, voire les mois à venir et ce en raison de l’état de santé très critique du Abdelaziz Bouteflika. D’ailleurs, la visite d’Alfonso Dastis a failli être reportée pour cette même raison ; et même maintenue, le chef de la diplomatie espagnole n’a pu rencontrer le président algérien. L’incapacité physique de Bouteflika a été pour rappel la cause de l’annulation à la dernière minute de la visite de la Chancelière allemande, Angela Merkel, et celle aussi du président iranien Hassan Rouhani prévue initialement le 8 mars.

Même le ministre français de l’Intérieur, Bruno Le Roux, en visite à Alger pour quelques heures, n’a pu rencontrer le président malade alors qu’une audience était à l’ordre du jour.
Et combien même le Roi Felipe VI ne fait pas le déplacement en Algérie au cours de cette année, la diplomatie espagnole joue en solo sur certaines questions touchant à la souveraineté du Maroc. Si la coopération sur le plan sécuritaire et la lutte antiterroriste est exemplaire, la position de Madrid sur e dossier du Sahara demeure ambiguë.

A quoi joue l’Espagne ?

Lors de sa rencontre avec Ramtane Laamamra, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, a salué le «les efforts du secrétaire général de l’Onu d’assister les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte de l’Onu et en conformité avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité» sans citer à aucun moment le Plan d’autonomie soumis par le Maroc et qui reste la seule proposition fiable, réaliste et sérieuse pour une solution de cette question.
EFE révèle que durant cette longue réunion, les deux ministres ont également discuté de la situation en Europe, en Libye ainsi qu’en Syrie sur lesquels les deux parties partagent «une similitude des points de vue».

Cette réunion coïncide avec l’annonce à Tripoli de la suspension de l’Accord de Skhirat signé en décembre 2015 sous les auspices des Nations unies et du Maroc.

Rappelons que l’Espagne et l’Algérie sont liées, depuis 2012, par un «Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération».

 

Abdellah EL HATTACH 

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