
L’Iran, qui est aujourd’hui le principal fournisseur de Gaz de la Turquie, de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan, du Turkménistan et du Pakistan, avec lesquels il détient des accords commerciaux approfondis, est en phase de développer ses exportations en vue de la diversification de sa clientèle, avec comme principal objectif de s’attaquer à des marchés encore plus importants comme la Chine, l’Inde et l’Europe.
l’Iran était en négociations avancées avec l’Afghanistan, Oman, et le Koweït afin d’ouvrir ces marchés au Gaz de la République Islamique
Le directeur des affaires internationales du National Iranian Gas Export Company (NIGEC), Azizollah Ramazani, a déclaré dans ce sens que l’Iran était en négociations avancées avec l’Afghanistan, Oman, et le Koweït afin d’ouvrir ces marchés au Gaz de la République Islamique mais qu’ «en dehors de ces pays voisins, l’Iran pourrait viser les grands marchés de l’Inde, de la Chine et de l’Europe à travers des pipelines de GNL via des participations directes ou indirectes dans les futurs investissements.»
Azizollah Ramazani, a précisé que l’Iran «produit actuellement près de 700 millions de mètres cubes de gaz par jour tandis que ce chiffre est amené à presque doubler pour atteindre 1,2 milliards de mètres cubes dans les 5 années à venir et couvrira, à terme, 15 pays voisins.»
Crise diplomatique:
L’Iran convoque le Chargé d’affaires du Koweït *
Si la reprise économique entre l’Iran et ses voisins semble sur la bonne voie, il n’en est pas de même pour les relations politiques, notamment vis-à-vis des pays du Conseil de la Coopération du Golfe Arabe. En effet, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué le Chargé d’affaires du Koweït pour protester contre la décision de son pays d’accueillir une conférence «contre l’Iran» parrainée et par l’Arabie Saoudite.
Les milieux politiques et les médias iraniens ont traité les conférenciers et les instigateurs de l’événement comme étant des «éléments contre-révolutionnaires affiliés aux agences d’espionnage étrangères en poste au Koweït».
Le Chargé d’affaires de l’ambassade du Koweït à Téhéran a ainsi reçu de vives protestations de la part des plus hautes autorités de la République islamique d’Iran au sujet de cette conférence. Le responsable iranien a appelé le diplomate koweïtien à transmettre illico presto ces protestations à son gouvernement.
Au cours de la réunion, un responsable du ministère des Affaires étrangères de l’Iran a souligné que la tenue de tels rassemblements au Koweït est «un exemple flagrant de la violation des principes internationaux, et est contraire aux relations inter-états et au principe de bon voisinage.»
Cette crise coïncide avec la tenue au Koweït des négociations du dossier yéménite, ainsi qu’avec les déclarations de plusieurs responsables iraniens qui ont annoncé l’intention de leur pays de reprendre la coopération avec le groupe russe Gazprom suite à la levée des sanctions internationales décrétées contre Téhéran, et la volonté des Etats-Unis de livrer du GNL américain pour réduire la dépendance des consommateurs européens vis-à-vis de la Russie.
Abdellah El Hattach
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