Grande surprise : Khalid Aït Taleb, ex-ministre de la Santé, nommé Wali de Fès–Meknès

Écarté du gouvernement il y a un an, Khalid Aït Taleb fait un retour remarqué au cœur de l’État. Sa nomination par le Roi Mohammed VI comme Wali de Fès–Meknès traduit un choix fort : replacer un profil technique, rompu aux réalités sociales et sanitaires, à la tête d’une région en pleine effervescence, à l’heure où les revendications de la jeunesse GenZ212 et la réforme du système de santé occupent le devant de la scène nationale.

Le retour d’un technicien du service public

La désignation de Khalid Aït Taleb au poste de wali de Fès–Meknès a surpris la classe politique autant qu’elle a été saluée dans les milieux administratifs. Ancien ministre de la Santé et de la Protection sociale, remplacé en octobre 2024 par Amine Tehraoui, proche du chef du gouvernement Aziz Akhannouch, Aït Taleb revient par la grande porte, non plus dans le champ de l’exécutif, mais dans celui de l’autorité territoriale.

Ce choix est tout sauf anodin : il ramène un chirurgien et gestionnaire hospitalier sur un territoire qui concentre les attentes sociales autour de l’emploi, de la santé et de la gouvernance locale, des priorités désormais centrales dans l’agenda de l’État.

La nomination d’Aït Taleb s’inscrit dans une logique de recentralisation de l’action publique. Alors que plusieurs réformes sociales et économiques ont été confiées au gouvernement, le Palais redonne de la substance au ministère de l’Intérieur, garant de la continuité de l’État, à la veille d’une année électorale sensible, marquée par l’exigence de stabilité institutionnelle et de crédibilité démocratique

Liste complète des walis et gouverneurs nommés

Sur proposition du Chef du gouvernement et à l’initiative du ministre de l’Intérieur, le Roi a nomm2 :

  1. Khatib El Hebil, Wali de la région Marrakech–Safi, Gouverneur de la préfecture de Marrakech ;
  2. Khalid Aït Taleb, Wali de la région Fès–Meknès, Gouverneur de la préfecture de Fès ;
  3. Mhamed Atfaoui, Wali de la région de l’Oriental, Gouverneur de la préfecture Oujda–Angad ;
  4. Fouad Hajji, Gouverneur de la province d’Al Hoceima ;
  5. Hassan Zitouni, Gouverneur de la province d’Azilal ;
  6. Sidi Saleh Daha, Gouverneur de la province d’El Jadida ;
  7. Abdelkhalek Marzouki, Gouverneur de la préfecture des arrondissements Casablanca–Anfa ;
  8. Mohamed Alami Ouaddan, Gouverneur de la province de Zagora ;
  9. Mustapha El Maaza, Gouverneur de la province d’Al Haouz ;
  10. Rachid Benchikhi, Gouverneur de la province de Taza ;
  11. Mohamed Zhar, Gouverneur de la préfecture d’Inezgane–Aït Melloul ;
  12. Mohamed Khalfaoui, Gouverneur de la province de Fahs–Anjra ;
  13. Zakaria Hachlaf, Gouverneur de la province de Chefchaouen ;
  14. Abdelaziz Zerouali, Gouverneur de la province de Sidi Kacem ;
  15. Abdelkrim Ghannami, Gouverneur de la province de Taounate.
La patte Laftit : exécution, sécurité et horizon électoral

Autre signal fort : le transfert du wali Khatib El Hebil de l’Oriental à Marrakech–Safi. Natif d’Oujda, originaire de la même région que le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, il incarne la continuité d’une confiance déjà éprouvée. Sa nomination, un an jour pour jour après son passage à Oujda, répond à une logique claire : assurer la continuité et la fiabilité de la conduite des grands chantiers structurants dans une région en pleine transformation, au centre des priorités économiques et d’aménagement du Royaume.

Ce mouvement d’envergure, qui a concerné quinze walis et gouverneurs, porte la signature d’Abdelouafi Laftit. À mi-mandat, le ministre de l’Intérieur doit gérer deux fronts : préparer les élections et assurer la pleine exécution des programmes de développement régionaux.

Deux autres mouvements portent une signification particulière :

À Casablanca-Anfa, le wali Mohamed Mhidia fait appel à l’un de ses hommes de confiance à Fahs-Anjra, Abdelkhalek Marzouki, chargé d’accompagner la transformation urbaine et institutionnelle de la métropole.

À Inezgane-Aït Melloul, Mohamed Zhar succède à un gouverneur suspendu en septembre 2025, à la suite d’un rapport de l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT), dans le cadre du processus d’édition des comptes et de renforcement des exigences de probité au sein de l’administration territoriale.

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