Le Premier ministre du gouvernement houthiste au Yémen, Ahmed Ghaleb al-Rahwi, ainsi que plusieurs membres de son cabinet et responsables militaires, ont été tués lors d’une frappe israélienne menée jeudi 28 août 2025 contre la capitale Sanaa. L’annonce a été faite samedi par le chef du Conseil politique suprême des Houthis, Mahdi al-Mashat, et confirmée plus tard dans la journée par l’armée israélienne (IDF).
Une frappe ciblant la direction houthiste
Selon l’IDF, l’opération visait un rassemblement de hauts responsables politiques et militaires houthis, dont le ministre de la Défense Muhammad Nasser al-Attafi et le chef d’état-major Muhammad al-Ghamari. L’armée israélienne a indiqué poursuivre les vérifications concernant la présence et le sort exact de certains dirigeants. Des médias israéliens ont avancé que l’ensemble du cabinet houthiste, soit une douzaine de ministres, pourrait avoir été touché, mais cette évaluation n’a pas été confirmée officiellement.
Ahmed al-Rahwi, en poste depuis près d’un an, était considéré comme un chef de gouvernement de façade, tandis que la direction effective des affaires était assurée par son adjoint Mohamed Moftah, désormais chargé d’assurer l’intérim.
Israël promet d’autres frappes
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a qualifié l’attaque d’« action audacieuse et brillante » et prévenu qu’elle « n’était que le début ». « Le destin du Yémen est lié à celui de Téhéran », a-t-il déclaré, affirmant que tout acteur menaçant Israël subirait « une riposte septuple ».
L’armée israélienne a précisé que la frappe avait été menée sur la base de renseignements en temps réel, malgré des défenses antiaériennes renforcées dans la zone. Elle constitue la 16ᵉ opération israélienne contre des positions houthises depuis 2023.
Conflit régional et escalade des tensions
Les Houthis, mouvement chiite soutenu par l’Iran, multiplient depuis novembre 2023 les attaques de missiles balistiques et de drones contre Israël et la navigation en mer Rouge. Selon l’IDF, depuis la reprise des opérations israéliennes contre le Hamas le 18 mars 2025, ils ont tiré 72 missiles balistiques et au moins 23 drones, certains atteignant le territoire israélien.
Le ministre de la Défense al-Attafi, en poste depuis 2016 et réputé proche du Corps des gardiens de la révolution iranien et du Hezbollah, figurait parmi les cibles prioritaires. Son sort demeure incertain à ce stade.
Cette frappe, la plus meurtrière depuis le début des opérations israéliennes au Yémen, marque un nouveau palier dans l’affrontement indirect entre Israël et l’Iran, via ses alliés régionaux.