La diplomatie académique, un vecteur essentiel de la politique étrangère du Maroc en Afrique

La diplomatie académique fait partie intégrante de la politique étrangère marocaine en Afrique subsaharienne depuis plusieurs décennies. Elle en constitue même un vecteur essentiel, comme l’atteste les différents accords et partenariats établis dans ce domaine à travers l’Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI) relevant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. 

Comme le rappelle cette agence créée en 1986, « au gré de son ouverture sur le monde, le Maroc a établi des relations de coopération avec les pays du Continent dans divers secteurs, en l’occurrence les secteurs clés, qui constituent le pivot de cette coopération ». 

Il est important de noter à ce propos que le commerce, la pêche, le transport, l’agriculture, la santé et la formation (universitaire et professionnelle) compte parmi les domaines d’action figurant au rang des priorités du Royaume, selon cette institution œuvrant pour le renforcement de la coopération internationale du Royaume du Maroc, avec une forte orientation pour la promotion de la Coopération Sud-Sud.

Pour mieux apprécier l’importance de la formation (objet de cet article), dans les relations entre le Royaume du Maroc et le reste de l’Afrique, il suffit de considérer le nombre d’étudiants en provenance du continent formés au sein des institutions publiques marocaines d’enseignement supérieur depuis des décennies.

Mais avant d’en arriver aux chiffres très édifiants, il est admis que le Maroc contribue chaque année à la formation de milliers de talents en provenance des pays frères et amis d’Afrique, dans des disciplines essentielles à la croissance des pays du Sud.

Plus de 25.000 étudiants internationaux admis s dans les différents centres de formations

S’exprimant en fin 2024 à Dakhla, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, avait déclaré que 23.411 étudiants étrangers étaient inscrits au Maroc au titre de l’année académique 2021 dont 19.256 issus de l’Africaine, soit près de 83%.

Selon les chiffres publiés par la Direction de la Coopération et du Partenariat, qui promeut l’ouverture de toutes les composantes du système de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sur son environnement régional et national, au titre de l’année universitaire 2019-2020, plus de 25.000 étudiants internationaux étaient admis à suivre leurs études supérieures dans les différents centres de formations.

Ce département, relevant du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, fait savoir que plus de 14 500 étaient inscrits dans les établissements d’enseignement supérieurs relevant des Universités publiques. 

Précisons que 12 500 étaient issus de 47 pays Africains et que « plus de 12 000 étudiants étrangers ont bénéficié des bourses du Royaume du Maroc à travers l’AMCI », indique, de son côté, l’Agence marocaine de la coopération internationale, ajoutant que 85% des étudiants Africains de l’AMCI sont boursiers.

« Chaque année, l’AMCI facilite la formation de milliers d’étudiants internationaux, principalement africains, dans des disciplines essentielles et des softskills.» souligne M. Mohamed Methqal, ambassadeur, directeur général de l’AMCI, ajoutant qu’«en leur permettant d’acquérir des connaissances solides, des compétences pratiques et une vision stratégique, nous leur offrons l’opportunité de bâtir des projets innovants et d’avoir un impact positif sur leurs communautés».

Au cours de cette année-là, la Direction de la Coopération et du Partenariat indique par ailleurs avoir « procédé à l’établissement de 5000 nouvelles autorisations d’inscription au sein des établissements universitaires, au profit des étudiants internationaux issus de 76 pays partenaires » et que la majorité de ces autorisations étaient destinées aux étudiants issus du continent africain selon l’ordre suivant : Afrique (86%), Asie (12%), Amérique (1%) et Europe et Océanie (1%).

On l’aura compris, les préoccupations africaines du Maroc en matière de formation universitaires et professionnelle sont manifestes à bien des égards.

Le Royaume a fait le choix de mener une diplomatie académique solidaire et dynamique en mettant son expérience dans le domaine de la formation au service des pays africains, les dotant ainsi de précieuses ressources humaines dont ont besoin leurs économies pour s’émanciper. 

Il est évident que ce domaine fait bien partie des axes stratégiques de la politique étrangère en Afrique subsaharienne. 

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