L’engouement pour les poupées Labubu, qui avait propulsé Pop Mart International Group Ltd. au sommet des marchés asiatiques, connaît un net ralentissement. Cette baisse d’intérêt a fait chuter l’action du fabricant chinois de jouets de près de 9 % à Hong Kong, soit la pire séance depuis avril, entraînant une perte de valeur boursière estimée à 13 milliards de dollars depuis le record atteint le 26 août.
Un rallye stoppé net
Pop Mart, qui avait vu son cours quadrupler en 2024 et s’imposer comme la meilleure performance de l’indice Hang Seng cette année, subit désormais les conséquences d’une correction brutale. Malgré un gain encore supérieur à 180 % depuis janvier, la valorisation du groupe est jugée « trop exigeante » par JPMorgan Chase & Co., qui a abaissé sa recommandation de surpondérer à neutre, tout en réduisant son objectif de cours de 25 %, à 300 HKD pour décembre 2026.

Des signes d’essoufflement
Symbole du succès de la marque, les peluches Labubu — des lapins aux grandes oreilles prisés par des célébrités comme Lisa de BlackPink ou David Beckham — se revendaient jusqu’ici avec une prime importante sur les marchés secondaires chinois. Or, cette prime s’amenuise, un signal que l’hystérie spéculative s’atténue.
Les analystes de JPMorgan estiment que la moindre contre-performance opérationnelle ou des nouvelles négatives (chute des prix de revente, litiges de licences) pourraient encore accentuer le recul.
Aujourd’hui, Pop Mart se négocie à près de 23 fois son bénéfice prévisionnel sur 12 mois, un niveau que la banque juge difficile à soutenir sans relais de croissance clairs. Si l’entreprise prévoit de lancer un dessin animé et une nouvelle version de Labubu avant Noël, ainsi que des jouets interactifs, ces projets sont considérés comme des « catalyseurs à faible visibilité ».
La dynamique de marché s’inverse également du côté des analystes : le ratio de recommandations d’achat est tombé à 91 %, son plus bas niveau en un an, selon Bloomberg.