L’ambassadeur à la barbe hors norme : James W. Holtsnider, un ovni diplomatique à Amman

Le 25 octobre 2025, dans la grande salle du ministère jordanien des Affaires étrangères, la scène semblait parfaitement réglée : drapeaux croisés, tapis rouge, poignée de main protocolaire. Mais un détail visuel a volé la vedette à la diplomatie : la barbe monumentale du nouvel ambassadeur américain, James W. Holtsnider, descendant largement en dessous du col de sa veste. En quelques heures, l’image a fait le tour des réseaux sociaux, transformant la cérémonie d’agrément en phénomène médiatique inattendu.

Une entrée remarquée à Amman

La remise des lettres de créance à Dhaifallah Al-Fayez, secrétaire général du ministère, marquait le début officiel de la mission du représentant de Washington auprès du Royaume hachémite.

L’ambassade des États-Unis a publié un communiqué sobre soulignant l’engagement du diplomate à « approfondir la coopération stratégique entre les deux pays ». Mais sur les réseaux jordaniens, les internautes se sont surtout interrogés sur cette barbe hors norme, certains la comparant à celle d’un rabbin hassidique, d’autres à celle d’un cheikh salafiste, voire d’un hipster, un motard de Harley-Davidson.

Sous le hashtag #سفير_اللحية (“l’ambassadeur à la barbe”), les commentaires ont rivalisé d’humour et d’étonnement.

Un parcours irréprochable

Derrière cette allure singulière se cache un diplomate chevronné. James W. Holtsnider est membre du Senior Foreign Service, avec le rang de Counselor. Il a occupé plusieurs postes de haut niveau au Département d’État américain :

  • Deputy Chief of Mission à l’ambassade des États-Unis au Koweït ;
  • Adjoint au directeur du Bureau des affaires iraniennes ;
  • Responsable du Bureau des menaces émergentes ;
  • et Conseiller principal au Bureau des affaires politico-militaires.

Ses affectations l’ont conduit dans des zones de crise, Irak, Afghanistan, Somalie, Tunisie, Italie, où il s’est distingué par sa maîtrise des situations complexes et sa connaissance des dynamiques de sécurité régionales. Avant d’embrasser la carrière diplomatique, il a servi six ans dans le corps des Marines, une expérience qui imprègne encore sa discipline et son style direct.

De l’uniforme au costume, mais pas au conformisme

Titulaire d’un bachelor en physique (Université du Colorado) et d’un master en politiques publiques (Université Princeton), Holtsnider parle français et italien. Il a été nommé par Donald Trump en septembre 2025 et confirmé par le Sénat quelques semaines plus tard, succédant à Yael Lempert, ambassadrice sous l’administration Biden.

Son apparence tranche avec les canons du corps diplomatique américain : là où ses pairs affichent un style soigneusement lisse, il arbore une barbe qui descend jusqu’au torse.
Un look qui, selon des observateurs à Amman, « mélange la rigueur du militaire et l’insolence d’un baroudeur ».

Un symbole involontaire

L’ambassadeur n’a pas commenté l’agitation médiatique. Ses proches assurent qu’il « ne prête aucune importance à son apparence » et qu’il souhaite « être jugé sur ses actions ». Mais la symbolique est là : dans un pays où la barbe a souvent une résonance religieuse ou culturelle, voir un représentant américain adopter un tel style intrigue autant qu’elle amuse.

En une journée, James W. Holtsnider a réussi ce que peu de diplomates parviennent à faire : devenir un visage identifiable, sinon iconique, dans une région où chaque image compte.
Et si son mandat reste à écrire, son entrée en Jordanie aura marqué les esprits avant même son premier discours.

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