L’Arabie saoudite autorise l’acquisition immobilière par les étrangers

Lors de sa réunion hebdomadaire tenue ce mardi à Djeddah, sous la présidence du prince héritier Mohammed ben Salmane, le Conseil des ministres saoudien a approuvé un nouveau système autorisant les non-Saoudiens à acquérir des biens immobiliers dans le Royaume. Cette réforme majeure s’inscrit dans le cadre des ambitions de la Vision 2030, qui vise à ouvrir davantage l’économie saoudienne aux capitaux étrangers et à diversifier ses sources de revenus hors hydrocarbures.

Une libéralisation encadrée du marché immobilier

Le nouveau système encadre strictement les conditions d’accès des étrangers à la propriété. Seuls les biens à vocation résidentielle ou commerciale sont concernés, situés dans des zones urbaines clés telles que Riyad, Djeddah ou Dammam. En revanche, des restrictions demeurent dans les zones stratégiques comme les régions frontalières ou militaires. Les acheteurs devront également justifier de leur capacité financière, obtenir une autorisation des autorités compétentes, et respecter des plafonds de superficie.

Les acquisitions pourront être faites à titre personnel pour l’habitation, ou via des entités juridiques pour des projets commerciaux ou touristiques, à condition d’obtenir un agrément préalable. Le système vise avant tout les investisseurs à fort potentiel ou les résidents ayant des attaches économiques dans le Royaume.

Un levier pour dynamiser l’investissement et moderniser les villes

Par cette décision, l’Arabie saoudite espère injecter une nouvelle dynamique dans le secteur immobilier, tout en renforçant son attractivité pour les talents, les entrepreneurs et les fonds étrangers. Elle entend également capitaliser sur les retombées positives attendues sur les secteurs connexes – construction, services urbains, tourisme et technologies de l’habitat – et stimuler l’emploi local.

Plus largement, cette ouverture est perçue comme une réponse stratégique à la compétition régionale en matière d’investissement immobilier, notamment face à Dubaï et Doha.

Un Conseil des ministres aux décisions multiples

Outre ce dossier immobilier crucial, le Conseil des ministres a validé plusieurs accords internationaux, dont l’adhésion à la convention pour la création du marché arabe commun de l’électricité. Il a également approuvé des partenariats économiques avec la Russie (développement de villes industrielles), l’Argentine (agriculture), l’Autriche (ressources minières), l’Italie (mobilité de demain) et Oman (coopération financière).

Le gouvernement a aussi chargé la Banque de développement social d’élaborer un programme de garantie au profit des populations les plus vulnérables, afin de faciliter leur accès au financement. Enfin, il s’est félicité du maintien de la première place mondiale du Royaume en matière de cybersécurité selon le rapport 2025 sur la compétitivité globale, ainsi que de son rang de leader dans le développement des technologies de l’information – un signal fort de sa transformation numérique.

Une Vision 2030 en mouvement

L’assouplissement du régime de propriété foncière constitue une nouvelle étape dans la mutation du modèle économique saoudien. En consolidant l’environnement réglementaire et en élargissant les canaux d’investissement, le Royaume saoudien cherche à se positionner comme une plateforme régionale pour les affaires, l’innovation et les modes de vie modernes.

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