Le Royaume du Maroc a vivement condamné l’attaque israélienne ayant visé, mardi, des responsables du Hamas installés au Qatar. Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a dénoncé une « agression odieuse » et une « violation flagrante de la souveraineté de l’État frère du Qatar ».
Rabat a réaffirmé sa solidarité « totale et indéfectible » avec Doha face à toute atteinte à sa sécurité, à l’intégrité de son territoire et à la quiétude de ses citoyens.
La réaction ferme du Qatar
Doha a immédiatement qualifié l’attaque de « criminelle » et de « violation du droit international ». Le porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Majed Al Ansari, a averti qu’aucun comportement « téméraire » mettant en péril la sécurité du pays et de ses résidents ne serait toléré.
Condamnation unanime dans le Golfe
La solidarité régionale s’est rapidement exprimée :
- Arabie saoudite : Riyad a dénoncé « une agression brutale » et mis en garde contre les « conséquences graves » de la persistance d’Israël dans ses violations. Le prince héritier a personnellement contacté l’émir du Qatar pour lui assurer du soutien total du royaume.
- Émirats arabes unis : Abu Dhabi a fustigé un « acte lâche » et réaffirmé son appui à toutes les mesures de Doha pour protéger sa souveraineté.
- Koweït, Oman et Bahreïn : les trois capitales ont condamné à l’unisson une « violation dangereuse du droit international » et exprimé leur solidarité avec le Qatar.
Mobilisation arabe et régionale
La vague de réactions ne s’est pas limitée au Golfe :
- Égypte : Le Caire a dénoncé « une escalade inacceptable » compromettant les efforts internationaux de désescalade.
- Jordanie : Le roi Abdallah II a eu un entretien téléphonique avec l’émir du Qatar, rappelant que « la sécurité de Doha est celle d’Amman ».
- Algérie : Alger a exprimé son « rejet absolu » d’un acte qualifié de « crime contre la souveraineté des États arabes ».
- Liban : Le président Joseph Aoun a jugé que cette attaque illustre « la volonté d’Israël de saboter toute tentative de stabilisation régionale ».
- Iran et Turquie : Téhéran a parlé d’« acte dangereux », tandis qu’Ankara a accusé Israël de torpiller les négociations de cessez-le-feu et d’adopter « le terrorisme comme politique d’État ».
Les voix internationales
Au-delà du monde arabe, plusieurs acteurs majeurs ont pris position :
- Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a dénoncé une « violation flagrante de la souveraineté du Qatar » et appelé à concentrer les efforts sur un cessez-le-feu durable.
- Le Vatican a exprimé « une vive inquiétude » face à la gravité de la situation.
Israël assume l’opération
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a revendiqué l’attaque, qualifiée d’« opération entièrement israélienne », tout en affirmant que son pays « en assume l’entière responsabilité ».
Une nouvelle ligne rouge ?
L’agression israélienne à Doha suscite une réaction quasi unanime de rejet dans le monde arabe et au-delà. Pour beaucoup, elle marque un tournant : en frappant à l’intérieur d’un État du Golfe, Israël franchit une nouvelle étape dans l’escalade régionale, ouvrant une zone d’incertitude sur les répercussions diplomatiques et sécuritaires à venir.