En présence de son secrétaire général, Jamal El Asri et de ses membres Mme Nabila Mounib et M. Abdullah Abaakil, le Parti Socialiste Unifié (PSU) a présenté, lors d’une conférence de presse, son mémorandum relatif au cadre légal des élections législatives de 2026. Le document, fruit d’un travail collectif et participatif, contient plus de 120 propositions visant à renforcer la transparence, l’intégrité et la crédibilité du processus électoral.
Un appel à un débat national ouvert
Le PSU insiste sur la nécessité de considérer les élections comme un enjeu national et non comme un simple dossier technique entre le ministère de l’Intérieur et les partis politiques. Le parti appelle les médias et la société civile à participer à un débat public autour des réformes électorales, estimant qu’il s’agit d’un levier essentiel pour restaurer la confiance entre citoyens et institutions.
Les axes principaux des propositions
Parmi les mesures mises en avant, plusieurs concernent directement la régulation et l’organisation des scrutins :
- Création d’une instance nationale indépendante pour superviser l’ensemble des opérations électorales, dotée de moyens financiers et humains autonomes.
- Révision des listes électorales avec un enregistrement automatique à partir de la carte nationale d’identité et l’affectation des électeurs aux bureaux de vote selon leur adresse officielle.
- Lutte contre le corruption électorale par le durcissement des sanctions liées à l’achat de voix, à la fraude et à l’utilisation abusive de ressources financières.
- Digitalisation du processus électoral, incluant le dépôt électronique des candidatures, la diffusion publique des informations sur les candidats et, à terme, la possibilité de voter à distance pour les Marocains résidant à l’étranger.
- Renouvellement des élites politiques, avec la limitation du nombre de mandats parlementaires à quatre au maximum.
Fiche synthétique – Parti socialiste unifié (PSU)
Surnom : Parti de la bougie (en référence à son emblème).
Création : 2005, par la fusion de plusieurs mouvements dont l’Organisation de l’action démocratique populaire (OADP).
Orientation : Gauche démocratique, référence socialiste et progressiste.
Secrétaire général actuel : Jamal El Asri
– Né en 1967, il est homme politique, syndicaliste, enseignant et doctorant en littérature arabe.
– Ancien militant baasiste à l’université, il rejoint l’OADP dans les années 1990 avant de s’engager dans le PSU.
– Membre du bureau politique du PSU depuis 2018.
– Syndicaliste actif à la Confédération démocratique du travail (CDT).
– Coordinateur national du Front marocain de soutien à la Palestine, ouvertement opposé à la normalisation avec Israël.
– Élu secrétaire général lors du 5ᵉ congrès national du PSU à Bouznika (20-22 octobre 2023), en succession à Nabila Mounib (SG de 2012 à 2023).
Vision politique :
– Défend une révision radicale de la Constitution pour instaurer une véritable démocratie parlementaire.
– Met en avant la justice sociale.
– Souhaite moderniser et unifier le parti, en dépassant les tensions internes héritées de l’ère Mounib.
Défis actuels du PSU
– Renouveler ses élites et rassembler l’ancienne et la nouvelle génération.
– Renforcer son rôle dans le débat politique sur la démocratie, la justice sociale et les libertés.
– Se positionner comme une alternative crédible au sein de la gauche marocaine.
Le PSU et la diaspora marocaine : participation renforcée et lignes rouges
Le mémorandum du Parti Socialiste Unifié (PSU) accorde une attention particulière aux Marocains résidant à l’étranger, qu’il considère comme un maillon stratégique de la vie politique nationale. Le parti souligne que leur participation reste limitée malgré leur poids démographique, économique et symbolique. Pour y remédier, il propose l’instauration du vote à distance à travers une plateforme électronique sécurisée, permettant à la diaspora de prendre part aux scrutins sans entraves logistiques. Le PSU recommande également la mise en place de bureaux de vote adaptés dans les consulats et représentations diplomatiques, afin de garantir un droit de vote effectif et équitable.
Au-delà du seul exercice électoral, le mémorandum appelle à renforcer la représentativité des Marocains du monde dans les institutions élues, en facilitant leur candidature grâce à des mesures incitatives, telles que des financements spécifiques ou un accompagnement administratif adapté. Le parti estime qu’une telle ouverture contribuerait à refléter la diversité sociale et culturelle du pays, tout en consolidant le lien entre l’État et ses citoyens établis à l’étranger. Dans cette optique, il insiste sur la nécessité de traiter la diaspora comme un acteur à part entière du projet démocratique national, et non comme une composante périphérique, en lui offrant un rôle accru dans la définition des choix politiques et dans le rayonnement international du Maroc.
Parallèlement, le PSU aborde la question sensible des Marocains ayant participé dans des armées étrangères, en particulier l’armée israélienne (Tsahal). Le mémorandum recommande explicitement l’interdiction de candidature pour toute personne ayant pris part à une guerre sous les ordres d’une armée étrangère. Selon le parti, une telle situation est «incompatible avec l’exercice de responsabilités électives au Maroc».
Une réforme politique plus large
Au-delà du seul cadre électoral, le PSU lie son mémorandum à la nécessité d’une réforme institutionnelle plus profonde. Il plaide pour l’élargissement des libertés publiques, l’ouverture de l’espace médiatique, la libération des détenus «politiques» et la mise en place des conditions propices à une transition vers une «monarchie parlementaire». Le parti considère que ces changements sont indispensables pour que les élections reflètent réellement la volonté populaire.