L’idée paraît irréelle, presque choquante : et pourtant, de grands économistes britanniques agitent aujourd’hui le spectre d’un retour du Royaume-Uni sous perfusion du Fonds monétaire international. Oui, vous avez bien lu : le pays qui fut jadis un pilier de la finance mondiale pourrait devoir quémander l’aide du FMI !
Une alerte historique
Le Sunday Telegraph rapporte les propos d’anciens responsables de la Banque d’Angleterre : la situation budgétaire du Royaume-Uni rappellerait dangereusement celle des années 1970, lorsque Londres avait dû s’humilier en sollicitant l’institution de Washington.
- Les coûts d’emprunt britanniques dépasseraient aujourd’hui ceux de la Grèce, pourtant longtemps symbole de crise financière en Europe.
- Sans correction rapide, préviennent-ils, le pays foncerait droit vers un krach économique.
Pour la presse conservatrice, la formule est glaçante : « La Grande-Bretagne regarde la pauvreté en face. » Derrière ce jugement se cache une vérité simple : sur les marchés, la confiance est tout. Et si les investisseurs commencent à douter de la solidité de la stratégie budgétaire, tout s’effondre.
Le Trésor tente de rassurer, en rappelant que le FMI lui-même avait validé en mai la ligne budgétaire actuelle. Mais les faits sont là : l’hypothèse d’un recours au FMI n’appartient plus au domaine de la fiction.
Une humiliation nationale
Un recours au FMI serait un séisme pour le Royaume-Uni.
- Ce serait reconnaître, devant le monde entier, l’incapacité à tenir ses finances.
- Ce serait subir un diktat extérieur, avec des réformes imposées et un agenda d’austérité redouté.
- Ce serait, enfin, un coup porté à l’orgueil d’une nation qui a longtemps fait de la City le centre de gravité des marchés mondiaux.
Quarante-neuf ans après 1976, l’histoire se répéterait-elle ? L’idée d’un Royaume-Uni frappant à la porte du FMI sonne comme un avertissement tonitruant : même les puissances établies ne sont pas à l’abri de la défiance des marchés. Et ce scénario, qui semblait hier encore impossible, s’impose désormais comme une inquiétante éventualité.