Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a adressé, dans la nuit du jeudi 30 au vendredi 31 octobre, une nouvelle version du sermon unifié hebdomadaire à l’ensemble de ses délégations régionales et provinciales.
Alors qu’un premier texte intitulé « Les manifestations de l’amour de la patrie à travers la Glorieuse Marche Verte » avait été initialement transmis aux imams, le ministère a diffusé, quelques heures avant la prière du vendredi, un nouveau sermon intitulé « L’obligation d’éviter la corruption (l’ifsâd) sur terre ».
Le texte de la khutba, prononcé ce vendredi 31 octobre 2025 (8 Jumada al-Oula 1447 H), s’est appuyé sur plusieurs versets coraniques interdisant toute forme de désordre, d’injustice ou de transgression dans la société. Le ministère y rappelle que la corruption, sous toutes ses formes, constitue une atteinte à l’équilibre voulu par Dieu et compromet la stabilité des relations humaines.
Le sermon détaille ensuite plusieurs formes d’« ifsâd » citées dans le Coran, présentées comme autant de menaces pour la cohésion humaine et spirituelle. Il évoque d’abord le polythéisme et la rupture des liens familiaux, assimilés à une perversion des fondements de la foi et de la solidarité naturelle. Sont également dénoncés l’agression contre autrui et la violation du droit à la vie, la trahison des engagements et le non-respect des pactes, ainsi que la fraude dans les transactions, à travers la falsification des poids, des mesures et des contrats. Enfin, le texte condamne les comportements immoraux et les atteintes à la dignité humaine, qu’il qualifie de « désordres sociaux » appelant au repentir et à la réforme.
Dans sa seconde partie, la khutba insiste sur la responsabilité partagée de tous les membres de la société dans la préservation de l’ordre public et dans la lutte contre les dérives susceptibles de fragiliser la cohésion sociale. Chaque individu, souligne le texte, est appelé à respecter la loi, à protéger les droits d’autrui et à contribuer à la stabilité collective selon ses moyens et son rôle.
Le sermon développe également un passage consacré au rôle de l’autorité légitime (le “sultan”) dans la préservation du bien commun et la lutte contre le désordre. Il cite la parole du calife Othman ibn Affan :
« إن الله تعالى يزع بالسلطان ما لا يزع بالقرآن »
(Dieu écarte par le pouvoir ce que le Coran n’écarte pas.)
Ce propos est expliqué comme une reconnaissance du rôle de l’autorité dans la dissuasion de ceux que la seule foi ne suffit pas à contenir. Le sermon indique que le pouvoir institué par Dieu est un instrument de protection de la société, destiné à prévenir la corruption, à garantir la justice et à maintenir la paix civile. Ce passage est renforcé par le verset coranique :
« ولولا دفع الله الناس بعضهم ببعض لفسدت الأرض ولكن الله ذو فضل على العالمين »
(Sourate Al-Baqarah, verset 251), affirmant que l’équilibre social repose sur la présence d’une autorité juste qui empêche le désordre et préserve l’intérêt général.
Le texte met enfin l’accent sur la nécessité de préserver l’environnement naturel – air, eau, végétation et faune – en considérant leur dégradation comme une forme moderne d’« ifsâd ».
Comme à l’accoutumée, le sermon s’achève par des prières en faveur de SM le Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, de SAR le Prince Moulay Rachid et de l’ensemble de la Famille Royale.
Aucune communication officielle n’a été faite par le ministère sur les raisons du changement de texte, qui intervient à une semaine de la commémoration du 50° anniversaire de la Marche Verte. Le sermon a été diffusé de manière uniforme dans les mosquées du Royaume, conformément à la procédure habituelle du programme des prêches unifiés.


 
                                    





