Le Texas s’apprête à bannir les réseaux sociaux pour les moins de 18 ans

À une semaine de la clôture de sa session législative, le Texas s’apprête à adopter l’une des lois les plus radicales aux États-Unis en matière de régulation des réseaux sociaux : une interdiction pure et simple de l’accès à ces plateformes pour tous les mineurs de moins de 18 ans.

Un projet qui, s’il est promulgué, pourrait faire du Texas l’État pionnier d’un nouveau front politique et juridique — entre protection de la santé mentale et restriction potentielle des libertés individuelles.

Ce que prévoit la loi

  • Interdiction totale pour les moins de 18 ans : création et utilisation d’un compte sur un réseau social seraient interdites.
  • Vérification d’âge obligatoire : les plateformes devront vérifier l’âge de chaque utilisateur au moment de la création de compte.
  • Suppression sur demande parentale : les parents pourront exiger la suppression du compte de leur enfant, et celle-ci devra être effectuée dans un délai de 10 jours.
  • Sanctions sévères : toute infraction sera considérée comme une « pratique commerciale trompeuse », ouvrant la voie à des amendes et à des poursuites civiles.

Une tendance nationale qui s’accélère

  • Floride : les moins de 14 ans sont interdits de réseaux sociaux, avec autorisation parentale requise pour les 14–15 ans.
  • Nebraska, Connecticut : projets de lois exigeant l’autorisation parentale.
  • Géorgie, Tennessee, Louisiane : lois en vigueur depuis 2023 pour les moins de 16 ans.
  • Utah : un couvre-feu numérique (22h30 – 6h30) pour les mineurs a été assoupli après des recours juridiques.

Selon la National Conference of State Legislatures, plus de 27 États ont proposé des textes similaires cette année.

La riposte des plateformes

Les géants du web, représentés par NetChoice (Meta, Google, X), qualifient ces législations de « régimes de censure déguisés en lois de sécurité ».

“Chaque projet de loi de ce type menace les droits constitutionnels des Américains, en ligne comme hors ligne”, affirme Chris Marchese, directeur juridique de NetChoice.

Meta et TikTok, tout en évitant de commenter directement les projets de lois, mettent en avant leurs initiatives :

  • Notifications et alertes de durée (20 min sur Facebook, 60 min sur TikTok)
  • Comptes privés par défaut pour les 13–15 ans
  • Restrictions sur les contenus sensibles
  • Outils de supervision parentale

Une bataille politique et culturelle

Au niveau fédéral, le débat s’intensifie également. Un projet de loi bipartisan, Kids Off Social Media Act, vise à interdire les réseaux sociaux aux moins de 13 ans. Mais son avancée reste timide.

Parallèlement, des sénateurs plaident pour restreindre l’usage des téléphones dans les écoles, un autre front de la guerre culturelle numérique.

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