La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a souligné, hier au parlement, que le chantier de l’efficience énergétique constitue désormais un levier stratégique majeur et un enjeu national nécessitant une mobilisation collective et une réforme de fond.
S’exprimant lors d’une réunion de la Commission du contrôle des finances publiques et de la gouvernance à la Chambre des Représentants, consacrée à la discussion d’un exposé sur la gouvernance financière de la gestion de l’Agence marocaine pour l’Efficacité énergétique (AMEE), ses réalisations et ses futurs programmes de travail, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali a indiqué que ce secteur vital, bien qu’intégré depuis 2009 comme pilier de la stratégie énergétique nationale, a subi des retards structurels “nécessitant aujourd’hui de s’engager de manière collective dans sa réforme”.
La ministre a, par ailleurs, noté que l’efficacité énergétique, dans son essence, est une question liée au positionnement de l’État, à la philosophie de l’investissement public, ainsi qu’à la répartition des rôles entre l’administration centrale et les collectivités territoriales, soulignant que “chaque dirham investi dans ce domaine génère un impact tangible à moyen et long terme, tant en matière de maîtrise de la facture énergétique qu’en allègement de la pression sur le budget de l’État”.
Les solutions globales, selon Benali, ne sont plus suffisantes pour la réussite de ce chantier
Dans ce sens, elle a annoncé la mise en œuvre imminente par son département du premier contrat de performance avec la région de l’Oriental, dans le cadre d’une nouvelle approche territoriale visant à impliquer les collectivités territoriales et les acteurs locaux dans la mise en œuvre des programmes, ajoutant que les solutions globales ne sont plus suffisantes pour la réussite de ce chantier.
Leila Benali a, en outre, insisté sur la nécessité de former une nouvelle génération de compétences, dont la mission ne se limite pas à la production d’énergie, mais s’étend également à la maîtrise de la consommation et à la rationalisation des ressources.
Elle a plaidé, dans ce sens, en faveur de l’intégration des disciplines liées à l’économie circulaire et à l’efficience hydrique dans les systèmes de formation et d’insertion professionnelle.
Par ailleurs, la ministre a passé en revue plusieurs mesures concrètes déjà lancées, notamment l’octroi de la première autorisation à une entreprise de services énergétiques, la mise en place d’un nouveau cadre contractuel avec le secteur privé, ainsi que la promotion de l’auto-production.
Ces initiatives, a-t-elle précisé, s’inscrivent dans une dynamique de réforme globale, relevant que “le projet de réforme de l’AME, actuellement en étude au sein du Secrétariat général du gouvernement, vise à élargir ses attributions, à renforcer son autonomie et à consolider son rôle dans le suivi des projets et l’évaluation de leur impact”.
Elle a fait savoir également que la consolidation de la transparence et de la justice dans l’accès aux données énergétiques, à travers la généralisation de l’usage des outils numériques permettant aux citoyens de suivre leur consommation en temps réel, devrait être une priorité dans la prochaine phase, qualifiant cette démarche d’une “opération de démocratisation énergétique”.
La responsable gouvernementale a, enfin, affirmé que le changement du cadre juridique ne constitue pas une fin en soi, mais un instrument essentiel pour consolider les principes de bonne gouvernance et de reddition des comptes, réitérant l’ouverture du ministère à toute initiative ou proposition s’inscrivant dans cette profonde transformation structurelle.