L’Assemblée générale des Nations unies, réunie dans le cadre de sa 80e session, a adopté ce vendredi la « déclaration de New York » réaffirmant son soutien à la solution à deux États, Israël et la Palestine, tout en écartant explicitement le Hamas de ce schéma.
Par 142 voix pour, 10 contre – parmi lesquelles Israël et les États-Unis – et 12 abstentions, le texte a été validé par une large majorité. Il plaide pour la fin de la guerre à Gaza et pour un règlement « juste, pacifique et durable » du conflit israélo-palestinien, reposant sur une mise en œuvre concrète de la solution à deux États.
Les votes contre et les abstentions
Si la majorité des États membres ont soutenu la déclaration, certains ont choisi de s’y opposer ou de s’abstenir.
Pays ayant voté contre (10) :
Argentine, Hongrie, Israël, Micronésie (États fédérés de), Nauru, Palaos (Palau), Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Tonga, États-Unis.
Pays s’étant abstenus (12) :
Albanie, Cameroun, République tchèque, République démocratique du Congo, Équateur, Éthiopie, Fidji, Guatemala, Macédoine du Nord, Moldavie, Samoa, Soudan du Sud.
Une déclaration portée par la France et l’Arabie saoudite
La déclaration, préparée conjointement par Paris et Riyad et cosignée dès juillet par 17 pays, dont plusieurs États arabes, réaffirme la nécessité de parvenir à un cessez-le-feu et propose le déploiement d’une mission internationale temporaire de stabilisation à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette mission aurait pour objectifs de protéger la population civile, soutenir les institutions palestiniennes naissantes et garantir la sécurité des deux peuples.
Le texte précise par ailleurs que « le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne ». Il condamne les attaques du 7 octobre 2023 et appelle à la libération de tous les otages encore détenus.
Plusieurs pays ont annoncé qu’ils allaient reconnaître officiellement l’État de Palestine le 22 septembre prochain, dont la France et la Belgique. « Ensemble, c’est un chemin irréversible vers la paix au Proche-Orient que nous traçons », a écrit le président Emmanuel Macron sur le réseau X, en réaffirmant le principe : « Deux peuples, deux États, vivant côte à côte en paix et en sécurité. »
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a salué un texte qui marque selon lui « l’isolement international définitif du Hamas ».
Israël reste opposé à la création d’un État palestinien
Malgré ce large soutien international, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réitéré son refus catégorique : « Il n’y aura pas d’État palestinien », a-t-il affirmé. Les États-Unis, allié majeur d’Israël, ont pour leur part indiqué que le président palestinien Mahmoud Abbas ne serait pas autorisé à se rendre à New York.
Si près des trois quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà la Palestine proclamée en 1988, les observateurs soulignent que l’expansion continue des colonies en Cisjordanie et l’ampleur des destructions à Gaza compliquent toujours davantage la réalisation concrète de la solution à deux États.