L’or n’a jamais autant brillé. Le métal précieux a franchi cette semaine la barre historique des 4 000 dollars l’once, un seuil symbolique qui illustre à la fois la fébrilité des marchés et la perte de confiance dans les instruments financiers traditionnels.
«Le cours de l’or atteint un niveau record, à plus de 4 000 dollars l’once, les investisseurs cherchant des placements sûrs pour leur argent au vu des incertitudes économiques et politiques qui règnent dans le monde», explique les observateurs.

Source : Reuters / Perplexity
Une envolée dopée par la peur et les déséquilibres
Depuis avril, lorsque le président américain a annoncé une nouvelle série de droits de douane qui ont désorganisé le commerce mondial, le métal jaune a gagné près d’un tiers de sa valeur, rappelle la BBC. La situation s’est aggravée avec le «shutdown» budgétaire aux États-Unis, paralysant l’administration fédérale et retardant la publication de données économiques cruciales.
L’once d’or s’est ainsi échangée à 4 036 dollars sur le marché au comptant mercredi 8 octobre, après un pic intrajournalier à 4 059 dollars en Asie. Les contrats à terme, baromètre du moral des marchés, avaient déjà franchi la veille la barre symbolique des 4 000 dollars.

Le retour du réflexe refuge
«Convoité pour son utilisation dans la joaillerie, l’industrie, ou comme actif de réserve, l’or incarne depuis toujours la ‘valeur refuge’ par excellence», rappelle la Radio Télévision Suisse (RTS). Les investisseurs s’y replient chaque fois que s’accroît la probabilité de pertes sur les marchés d’actions ou d’obligations.
La première barrière psychologique de 2 000 dollars l’once remonte à 2020, au cœur de la pandémie de Covid-19, lorsque les confinements et les plans de relance massifs avaient déjà ébranlé la confiance dans les monnaies fiduciaires.

Dollar en repli, tensions politiques en Europe
L’actuelle flambée s’explique aussi par la faiblesse du dollar, alimentée par les pressions exercées sur la Réserve fédérale américaine pour qu’elle abaisse ses taux d’intérêt. À cette incertitude monétaire s’ajoute un climat politique européen tendu : la crise politique en France, la crise au Moyen-orient deuxième économie de la zone euro, contribue elle aussi à renforcer la demande pour les actifs jugés stables et tangibles.
L’or, nouvel étalon de confiance
Pour la RTS, l’or est désormais perçu comme une alternative plus crédible que les dettes souveraines, devenues plus risquées et moins rémunératrices. En un demi-siècle, le métal jaune a traversé toutes les crises, de la stagflation des années 1970 à la pandémie, pour redevenir aujourd’hui un baromètre du désordre mondial.