Selon le Jerusalem Post, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a adressé un avertissement ferme : toute annexion de la Cisjordanie par Israël mettrait un terme définitif aux espoirs de normalisation entre Riyad et Tel-Aviv.
L’avertissement, rapporté par la télévision publique israélienne KAN et repris par le quotidien israélien, intervient à la suite d’une rencontre à Riyad avec le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed. Ce dernier, qui s’est déplacé spécialement pour ce tête à tête, avait déjà, quelques jours plus tôt, lancé un message similaire : une annexion constituerait un « signal d’alarme » susceptible de pousser Abou Dhabi à quitter les Accords d’Abraham.
Une position conjointe contre Washington et Tel-Aviv
Les déclarations convergentes de MBS et MBZ traduisent un durcissement notable du discours du Golfe vis-à-vis des États-Unis et d’Israël. Le Jerusalem Post cite une source proche de la famille royale saoudienne affirmant qu’un tel projet d’annexion « tuerait toute chance de normalisation » et « offrirait une victoire politique à l’Iran et au Hamas », dont l’objectif est précisément de bloquer les rapprochements israélo-arabes.
Le message est clair : la reconnaissance d’un État palestinien et la solution à deux États demeurent l’ultime horizon diplomatique de Riyad et Abou Dhabi.
Ces positions constituent un rappel stratégique : malgré les évolutions régionales depuis 2020 et la signature des Accords d’Abraham, la cause palestinienne reste une ligne rouge pour les capitales du Golfe. Si ces avertissements sont largement passés sous silence par certains médias arabes, notamment Al Jazeera ou les canaux liés aux Frères musulmans, ils marquent néanmoins un signal politique majeur : l’équation Moyen-Orient – sécurité, alliances et paix – ne peut se construire en contournant la question palestinienne.