L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, s’est exprimé dans un entretien au Figaro, publié le 2 septembre, sur la crise politique actuelle. Pour lui, la seule issue à l’instabilité qui mine l’Assemblée nationale reste une nouvelle dissolution.
Une critique de la stratégie présidentielle
Sarkozy estime que la dissolution de l’an dernier, qu’il qualifie de « désastreuse », a ouvert une période de fragmentation et de paralysie politique. Il juge paradoxal que le chef de l’État ait pris une telle décision « quand rien ne l’exigeait », et qu’il s’y refuse aujourd’hui, alors que la situation l’imposerait.
Selon l’ancien chef de l’État français, le vote de confiance prévu le 8 septembre par le Premier ministre François Bayrou constitue un « suicide politique ». « Quelle drôle d’idée que de demander la confiance avant même de discuter avec les formations politiques », s’indigne-t-il, regrettant qu’aucun compromis sur le budget n’ait été recherché en amont.
Les Républicains face au dilemme
À propos de son ancien parti, Nicolas Sarkozy juge risqué pour les députés LR d’accorder leur confiance au gouvernement. Une telle décision serait perçue, selon lui, comme « un blanc-seing » par l’opinion, ce qui fragiliserait leur position en cas d’élections législatives anticipées. Il considère l’abstention comme une alternative crédible, permettant d’éviter une assimilation directe à l’exécutif.
Tout en comprenant la position du ministre de l’Interieur français Bruno Retailleau, Sarkozy souligne que Les Républicains auraient du mal à mener campagne s’ils soutenaient François Bayrou.
Emmanuel Macron interpellé
Sarkozy prédit qu’Emmanuel Macron cherchera, après le vote de confiance, à « gagner du temps » en essayant de trouver une nouvelle personnalité pour Matignon. Mais il estime que ce n’est plus une question d’hommes : « Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Cela ne peut pas fonctionner », tranche-t-il.
En revanche, l’ancien président rejette les appels à la démission de M. Macron lancés par le Rassemblement national, La France insoumise et certains élus LR. « On ne peut pas mettre sur le même plan un premier ministre nommé et un président élu par les Français », rappelle-t-il, soulignant que la République a des règles qu’il convient de respecter.