En position de chef d’orchestre, le HCP a fait de Casablanca le lieu où le PAS II passe du projet aux capacités pérennes: registres d’entreprises, comptes trimestriels, intégration géospatiale, e-learning à l’échelle du continent. À la clé, une coopération Afrique–UE moins déclarative, plus opérationnelle, et la perspective d’un PAS III pour convertir la donnée en avantage stratégique et en diplomatie des résultats.
La métropole économique du Maroc a accueilli le Forum de clôture du Programme panafricain de la statistique II (PAS II), réunissant plus d’une centaine de représentants des Instituts nationaux de statistique africains, des Communautés économiques régionales, de la Commission de l’Union africaine, de l’Union européenne et de plusieurs partenaires techniques et financiers.

Financé par l’Union européenne et mis en œuvre conjointement par STATAFRIC, Eurostat et et Expertise France, le PAS II (2022–2025) marque une étape essentielle dans la construction d’un Système statistique africain intégré, crédible et durable, au service du développement économique et social du continent.
En ouvrant les travaux, M. Marseli Oussama, Directeur de la Statistique au Haut-Commissariat au Plan du Maroc, a exprimé la fierté du Royaume d’accueillir à Casablanca un événement continental symbole de dynamisme et d’ouverture.
Il a mis en avant l’impact concret du programme : modernisation des comptes nationaux et des registres d’entreprises, diffusion accrue des données administratives, promotion de l’innovation numérique et échanges entre pairs.

Les ateliers conduits par le Haut-Commissariat au Plan sur la communication statistique et l’exploitation des sources administratives ont permis de diffuser les bonnes pratiques régionales et de renforcer la coopération technique entre pays africains.
Les partenaires ont unanimement salué les progrès réalisés dans le cadre du PAS II et réaffirmé leur engagement à poursuivre cette coopération. M. Ben Paul Mungyereza, représentant la Banque africaine de développement, a souligné les résultats tangibles du programme et annoncé la préparation du SCB-VI (2026–2030). Ce nouveau cycle intégrera les leçons tirées du PAS II et du SCB-V pour renforcer la mise en œuvre de la Stratégie d’harmonisation des statistiques en Afrique (SHaSA).
De son côté, M. Léandre Ngogang Wandji, représentant de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a présenté plusieurs réalisations concrètes :
- réduction du temps de cartographie censitaire au Burundi,
- nouvelles estimations du PIB en Érythrée,
- création de tableaux de bord des Objectifs de développement durable (ODD) au Cameroun, au Kenya, au Sénégal et au Zimbabwe,
- intégration des données géospatiales et administratives dans les systèmes statistiques nationaux.
Dans son allocution, Mme Claudia Junker, Cheffe d’unité à Eurostat, a rappelé que le PAS II représente un pilier du partenariat stratégique entre l’Afrique et l’Union européenne.
Grâce à un financement de 18,7 millions d’euros, le programme a permis :
- la modernisation des comptes nationaux,
- la réduction des asymétries commerciales entre la RDC et la Zambie,
- la production de bilans alimentaires au Malawi,
- la réalisation de onze revues par les pairs,
- et la promotion du numérique à travers l’e-learning et les hackathons.
Mme Junker a appelé à la création d’un PAS III, destiné à consolider ces acquis et à renforcer l’autonomie statistique du continent africain.
Les chiffres-clés du PAS II (2022–2025)
| Indicateur | Résultat obtenu |
|---|---|
| Durée du programme | 3 ans (2022 – 2025) |
| Financement total | 18,7 millions € (Union européenne) |
| Missions techniques réalisées | + 200 |
| Ateliers régionaux organisés | 40 |
| Bénéficiaires directs | 1 500 |
| Formations numériques dispensées | 400 cours dans 51 pays |
| Revues par les pairs | 11 |
| Nouveaux comptes trimestriels | Guinée |
| Bilans alimentaires | Malawi |
| Pays dotés de tableaux de bord ODD | Cameroun, Kenya, Sénégal, Zimbabwe |
| Plateformes web modernisées | Cameroun, Congo, Guinée, Seychelles |
Un programme au service de la montée en compétence du continent
Pour M. Adoum Gagoloum, Chef de la Division des statistiques économiques à STATAFRIC, le PAS II illustre la concrétisation de la coopération Afrique–Europe, avec plus de 200 missions techniques, 40 ateliers régionaux et 1 500 bénéficiaires.
Parmi les principales avancées figurent :
- la publication des premiers comptes trimestriels en Guinée,
- la modernisation des plateformes web au Cameroun, au Congo, en Guinée et aux Seychelles,
- et la création des groupes thématiques du Système statistique africain.
Les sessions techniques du Forum ont mis en lumière ces réalisations.
- La première session a présenté les leçons tirées du programme : progrès dans les comptes nationaux, registres d’entreprises, statistiques commerciales et communication.
- La deuxième session a illustré la transformation du paysage statistique africain à travers des études de cas : comptes trimestriels de la Guinée, bilans alimentaires du Malawi, méthodologie harmonisée pour le commerce informel transfrontalier.
- La troisième session a porté sur la pérennisation des capacités acquises, en soulignant l’importance de la formation numérique (plus de 400 cours dispensés dans 51 pays) et la nécessité d’un financement durable pour consolider les acquis.
Une vision commune : des statistiques fiables pour le développement
Les participants ont unanimement réaffirmé leur volonté de poursuivre cette dynamique commune autour d’une vision partagée : des statistiques fiables au service d’un développement durable, inclusif et fondé sur des données probantes.
Organisé avec le soutien du Haut-Commissariat au Plan du Maroc, le Forum de Casablanca a constitué un moment fort de la coopération Afrique–Europe, ouvrant la voie à une Afrique statistique souveraine, connectée et tournée vers l’avenir.







