Selon des informations exclusives révélées mardi par le quotidien israélien Maariv et relayées par The Jerusalem Post, plusieurs entreprises de défense israéliennes ont signé des contrats d’armement avec l’État du Qatar – pourtant perçu comme l’un des soutiens diplomatiques majeurs du Hamas. Ces contrats, dont certains dépassent les 100 millions de dollars, ont été validés au plus haut niveau politique par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Des accords militaires approuvés au sommet de l’État
Les ventes ont été rendues possibles après validation obligatoire par le ministère israélien des Affaires étrangères, le ministère de la Défense, la Direction du renseignement militaire et un feu vert personnel de Benjamin Netanyahu lui-même, alors en fonction comme Premier ministre.
Les entreprises concernées – Elbit Systems, Rafael Advanced Defense Systems et Israel Aerospace Industries (IAI) – ont chacune engagé des négociations ou signé des accords concrets avec Doha. À titre d’exemple :
- Elbit Systems aurait signé des contrats pour une valeur supérieure à 100 millions de dollars.
- Rafael aurait conclu des accords d’une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars.
- IAI aurait entretenu une relation suivie avec le Qatar, marquée par une vingtaine de visites à Doha et une visite de haut niveau d’une délégation qatarie au siège de l’entreprise en Israël.
Discrétion et légalité revendiquées
Le Qatar est régulièrement qualifié par Tel-Aviv de soutien actif au Hamas, organisation considérée comme terroriste par Israël, mettant en lumière l’ambiguïté stratégique de ces transactions militaires.
Interrogées par Maariv, les entreprises impliquées n’ont ni confirmé ni infirmé les détails des contrats. Elles ont toutefois souligné leur respect strict des lois israéliennes sur le contrôle des exportations :
« Les activités internationales d’Elbit Systems sont soumises aux directives et restrictions du ministère israélien de la Défense, et la société agit en conséquence », a déclaré Elbit dans un communiqué.
« Rafael ne fournit aucune information sur ses partenaires commerciaux. La société agit selon les normes internationales les plus strictes, dans le respect de la législation sur les licences d’exportation », a indiqué de son côté Rafael.
Enjeux géopolitiques
Cette affaire met en lumière une réalité discrète mais stratégique : le commerce militaire israélien peut s’étendre à des pays arabes non signataires des Accords d’Abraham, à condition d’une couverture politique suffisante et d’un intérêt mutuel clairement identifié. Elle soulève également des interrogations sur les priorités géopolitiques d’Israël, et sur l’ampleur réelle des relations non officielles entretenues entre l’État hébreu et ses voisins du Golfe, en particulier le Qatar.
Source : The Jerusalem Post, article publié le 11 juin 2025, basé sur les révélations du quotidien hébreu Maariv.