Il fallait oser. Deux journalistes estampillés service public – Thomas Legrand et Patrick Cohen – surpris en pleine causerie avec des élus socialistes, rêvant à voix haute d’un destin présidentiel pour Raphaël Glucksmann, l’éternel « chouchou » de la gauche morale, poster boy d’un progressisme en panne d’idées. Une séquence volée, certes, mais surtout un lapsus grandeur nature : la neutralité journalistique en France ressemble parfois à une fable pour enfants sages.
Et voilà que Rachida Dati, ministre de la Culture, se découvre cible d’une petite conjuration de bistrot parisien. Quelle surprise ! Qui aurait pu imaginer que la bien-pensance française, ses chroniqueurs et ses eurodéputés favoris s’entendent comme larrons en foire pour dessiner l’avenir politique de la République… sans que personne n’ait pensé à les enregistrer ?
Vu du Maroc, on dirait que la baraka a frappé : cette grâce invisible qui protège les siens des mauvais desseins. Car il faut croire que la vidéo « tombée du ciel » n’est autre qu’un signe, un clin d’œil de ces Ljwades, ces bons esprits qui veillent à rétablir un peu de justice là où les intrigues se nouent. Et Rachida Dati, forte de la Ridat lwalidine, cet agrément des parents que rien n’égale, n’est pas si facile à évincer par un complot de table ronde entre Libération, France Inter et le Parti socialiste.
Le plus savoureux reste le désarroi des intéressés. L’un plaide le « contexte tronqué », l’autre le « café informel ». Mais qui croira que deux voix majeures du service public, à quelques encablures de France Télévisions où officie désormais Léa Salamé – épouse du même Glucksmann –, n’étaient là que pour philosopher ?
La gauche française, si prompte à dénoncer les ingérences étrangères et les « menaces sur la démocratie », se retrouve soudain prise la main dans le sac, tramant ses calculs électoraux à l’ombre des micros. Comme quoi, il n’y a pas que les autocrates qui manipulent l’opinion ; parfois, il suffit d’un dîner entre amis et d’un téléphone qui filme en douce.
Alors, Rachida Dati, rassurez-vous : Moul L’baraka est de votre côté. Et comme disent les anciens : quand le sirr – le secret de la médina – s’invite dans les affaires des puissants, ce ne sont pas les caméras cachées qui tranchent, mais les invisibles protecteurs du destin.
Les faits du scandale
La vidéo :
Publiée par le média L’Incorrect, proche de Marion Maréchal, elle montre un dîner à Paris (juillet 2025) réunissant les journalistes Thomas Legrand (France Inter, Libération) et Patrick Cohen (France Inter, C à vous), avec deux élus socialistes, Pierre Jouvet et Luc Broussy.
Les propos litigieux :
Thomas Legrand déclare : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick et moi », phrase interprétée comme une volonté d’agir contre Rachida Dati, alors candidate à la mairie de Paris.
Discussions sur un possible scénario présidentiel autour de Raphaël Glucksmann, présenté comme figure de ralliement de la gauche.
Réflexions sur l’influence électorale de France Inter, notamment auprès des électeurs du Marais.
Les réactions :
Rachida Dati dénonce une atteinte grave à la déontologie et exige des sanctions.
Jean-Luc Mélenchon fustige une « caste » médiatico-politique organisant ses choix.
Le RN et Reconquête parlent de « connivence » et réclament la privatisation de l’audiovisuel public.
Marion Maréchal évoque une « mafia politico-médiatique ».
Conséquences immédiates :
France Inter suspend Thomas Legrand « à titre conservatoire ».
Patrick Cohen et lui contestent toute intention conspirative et dénoncent une vidéo tronquée.
L’Arcom est saisie pour examiner une éventuelle atteinte à l’impartialité du service public.