Le soleil tape sur le tarmac rouge de Ménara. En bas de la passerelle, un tapis rouge nous attend. Delta Air Lines vient d’écrire une page d’histoire : pour la première fois, son emblématique Boeing 767-400 vient d’atterrir au cœur du Maroc.
Et j’y étais, écrit The Points Guy Directeur de publication de The Points Guy.
De l’autre côté de l’Atlantique : l’effervescence d’Atlanta
Je me souviendrai longtemps de cette fin d’après-midi à Hartsfield-Jackson Atlanta International Airport. À la porte d’embarquement, le vol DL186 vers Marrakech attirait les curieux et les passionnés d’aviation.

Les employés de Delta arboraient de larges sourires, le drapeau marocain flottait aux côtés des étoiles américaines, et sur les tables, des pâtisseries marocaines et des biscuits Delta cohabitaient joyeusement.

Deux heures avant le départ, la fête battait déjà son plein. Les équipes distribuaient autocollants, pins, et étiquettes bagages aux passagers, tandis qu’un ruban rouge tendu devant la porte annonçait un moment solennel :
« Aujourd’hui, Delta relie deux continents, deux cultures et deux peuples. »
Une annonce simple, mais chargée de symbole.

«Morocco’s been on my bucket list for decades»
Dans la file d’embarquement, je retrouve Larry Kaplan, Delta Million Miler, accompagné de sa bande de fidèles voyageurs :
« Le Maroc est sur ma liste depuis des décennies. Partir sur ce vol, c’est comme cocher un rêve. »


Christine Krzyszton, journaliste indépendante et Delta Diamond, ajoute :
« On sent l’excitation, l’esprit d’équipe. Un vol inaugural, c’est une fête dans les airs. »
À ce moment précis, je sais que je m’apprête à vivre plus qu’un simple vol : une expérience collective, presque une expédition.



À bord du Boeing 767-400 : le charme de l’ancien
Notre appareil, un Boeing 767-400ER de 25 ans, numéro N831MH, est un vétéran de la flotte. Son âge se ressent, mais il a de l’allure et du vécu. La cabine Delta One aligne 34 sièges en 1-2-1, récemment rénovés.

J’occupe le 7D, un siège côté allée. Devant moi, un oreiller Missoni, un surmatelas, une paire de chaussons et une trousse de voyage élégante.
Notre chef de cabine, Hassan, s’avance dans l’allée. Il parle anglais, arabe et français.
« C’est un honneur pour moi d’être sur ce vol inaugural », confie-t-il. « Je suis le plus ancien steward de Delta à parler arabe. Ce moment est spécial. »
Il a raison. L’ambiance à bord est électrique, mais empreinte de respect. Ce n’est pas un simple vol : c’est un symbole.



Dîner au-dessus de l’océan
À peine en croisière, le service débute. Une soupe de chou-fleur crémeuse, une salade fraîche, un peu de saumon fumé. Le plat principal, côtes de bœuf Fox Bros Bar-B-Q, purée et épinards à la crème est copieux et rassurant. Mais c’est le dessert qui vole la vedette : un chariot garni de mousse au chocolat, cheesecake et sundaes personnalisés. Je choisis un hot fudge sundae, avec double crème fouettée. Hassan me le prépare avec un soin d’orfèvre.
Je ferme les yeux. Le bruit sourd des moteurs berce la cabine. Je suis à mi-chemin entre deux continents.




La nuit et la promesse du matin
Je m’assoupis quelques heures. À travers le hublot, le noir profond de l’océan cède peu à peu à un halo doré. Au petit matin, un petit-déjeuner est servi : pudding au pain, yaourt aux fruits, croissant chaud. Simple, mais délicieux. Le vol file vers le sud, survole le Sahara, et soudain, le désert apparaît. Une mer de sable, infinie, silencieuse. Je sens l’excitation revenir.
«Welcome to Marrakech»
L’appareil amorce sa descente, puis touche le sol marocain avec douceur. Pas de salut de canons à eau, mais un tapis rouge déroulé au pied de la passerelle.

À la sortie, le parfum du thé à la menthe emplit l’air. Des plateaux de gâteaux marocains sont disposés à côté d’un immense gâteau Delta décoré du logo bleu et rouge.

Les autorités locales et les représentants du tourisme marocain accueillent les passagers avec des sourires sincères.
« Ce vol est un pont entre les peuples américain et marocain », déclare Oussama Elaamyla, de l’aéroport de Marrakech.

Les flashs crépitent, les uniformes se mêlent, et derrière la foule, le 767-400ER scintille dans le soleil du matin.



Derrière la logistique, une aventure humaine
Mon billet, réservé des semaines plus tôt, m’avait initialement placé en Comfort Plus (1 316 $). Grâce à American Express Platinum, j’ai accumulé 6 585 points Membership Rewards. Un changement de dernière minute m’a rétrogradé… puis surclassé à nouveau, grâce à un Global Upgrade Certificate. Résultat : Delta One confirmée.
C’est cette petite victoire personnelle, ce clin d’œil du voyageur régulier, qui donne à ce vol une touche intime.
Marrakech, porte d’Afrique et promesse d’avenir
Ce vol n’est pas un hasard. Delta investit de nouveau dans le continent africain. Après Marrakech, la compagnie lancera :
- Une liaison saisonnière vers Accra (Ghana) dès le mois prochain,
- Un vol hivernal Austin–Cancún,
- Et, pour l’été prochain, de nouvelles routes vers Malte, la Sardaigne et Porto.
Marrakech devient ainsi une étape stratégique, un trait d’union entre l’Amérique du Nord et l’Afrique atlantique.

Le sentiment de vivre un instant d’histoire
En descendant du vol DL186, je réalise que ce trajet n’était pas qu’un déplacement.
C’était un voyage dans le temps, une renaissance des liaisons transatlantiques vers l’Afrique du Nord.
Delta DL186 – Vol inaugural Atlanta → Marrakech
Appareil : Boeing 767-400ER (N831MH)
Date : 25 octobre 2025
Durée : 8h15
Classe testée : Delta One
Fréquence : 3 vols hebdomadaires
Particularité : Premier vol direct de Delta vers l’Afrique du Nord depuis 2011
Les passagers se dispersent, les valises tournent, et je reste un moment face au tarmac.
Derrière moi, le Boeing N831MH attend, imposant et paisible.
Devant moi, Marrakech s’ouvre, vibrante, dorée, lumineuse.

Ce n’était pas un vol ordinaire. C’était une aventure. Un trait d’union entre les continents. Et un rappel que le voyage, parfois, peut encore être un événement en soi.







