Sahara : Le Quai d’Orsay salue la tenue de la table ronde de Genève sans émettre de position claire sur l’intégrité territoriale du Maroc

Dans un communiqué publié vendredi par le ministère français des Affaires étrangères, Paris a salué la tenue de la table ronde sur le Sahara, réitérant «son plein soutien» aux efforts des Nations unies en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement agréée au sujet de cette question. Alliée et amie du Maroc, la France, qui est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, n’a pas exprimé de position claire sur la marocanité du Sahara. Utilisant un vocabulaire diplomatique policé, frôlant parfois la langue de bois, Paris cherche souvent à épargner Alger, évitant d’irriter son ancien département colonial, tout en cédant aux caprices du polisario, à l’image de la ligne éditoriale de médias relevant pourtant du Quai d’Orsay.

Paris «salue la tenue de la table ronde préliminaire entre le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie» organisée à Genève, les 5 et 6 décembre, à l’initiative de l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Horst Köhler. Voilà un exemple type de phrase froide, inodore et indolore de la diplomatie française concernant une question centrale et sacrée pour le royaume.

Le Quai d’Orsay estime que « cette rencontre a permis de réunir, pour la première fois depuis dix ans, les quatre délégations afin de faire le point sur les derniers développements, d’aborder les questions régionales et de discuter les prochaines étapes du processus politique » tout en se félicitant « du bon déroulement de ces discussions, dans un état d’esprit constructif, ainsi que de l’engagement des quatre délégations à recevoir une nouvelle invitation de Horst Köhler en vue d’une deuxième table ronde au premier trimestre 2019 » Une évidence transformée en argumentaire par les idéologues du Quai d’Orsay.

Pour conclure, le communiqué du Quai d’Orsay affirme que «la France réitère son plein soutien aux efforts de l’envoyé personnel d’Antonio Guterres, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement agréée au Sahara, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. » Une phraséologie qui ne permet malheureusement pas de faire avancer le dossier alors que Rabat a bien mis en garde la communauté internationale contre toute tentation de réunionite, précisant clairement appelant clairement que la prochaine table ronde quadripartite, le printemps prochain, autour de Horst Köhler, se doit de produire un livrable concret, avec un échéancier précis qui tienne compte de la pression du calendrier du Conseil de sécurité qui a limité le mandat de la Minurso à 6 mois. A défaut, cela constituerait une perte de temps, d’énergie et de moyens, aussi bien pour la communauté internationale que pour les populations des pays du Maghreb.

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