The Times : «Les jours de MBS au titre d’héritier du trône saoudien sont comptés»

L’éminent écrivain et historien britannique Michael Burleigh s’est fendu, dans The Times, d’un éditorial au vitriol sur la situation politique et institutionnelle en Arabie saoudite. D’emblée et sans ambages, l’auteur décrète que les espoirs que le prince héritier Mohammed Ben Salmane soit un réel réformateur capable de prémunir la région des maux qui la rongent n’ont rien donné. Michael Burleigh croit savoir que le roi Salmane Ben Abdelaziz émet désormais de très forts doutes sur les capacités intrinsèques de son héritier.

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Tout d’abord, la fragile décision d’imposer un blocus sur le Qatar imputée par l’auteur à MBS, a échoué faisant voler en éclats tout le Conseil de coopération du Golfe. Sans oublier l’arrestation de centaines de princes et autres hommes d’affaires au Ritz-Carlton qui a fait fuir les capitaux étrangers devenus réticents à investir dans le royaume.

Dans son argumentaire, Michael Burleigh explique que les initiatives politiques et militaires de Mohammed Ben Salmane ont réduit à néant la renommée de l’Arabie saoudite tout en détruisant l’aura médiatique dont se targuait MBS.

D’ailleurs, le roi Salmane a vite fait d’annuler la mise en vente du géant saoudien des hydrocarbures, Aramco, opération considérée pourtant comme la pierre angulaire de la Vision 2030 du jeune prince héritier.

L’enlisement de Ryadh dans la guerre du Yémen qui coûterait quelques 6 milliards de dollars par mois aux saoudiens, l’économie du Qatar qui a absorbé le choc du blocus qui lui a été imposé, et ce grâce à ses relations internationales privilégiée, l’administration américaine qui s’est éloignée de son soutien inconditionnel à MBS, sont les facteurs saillants de l’échec du prince héritier dans sa politique.

La minorité chiite à l’est du royaume étant toujours sujette à la répression, à laquelle les dignitaires religieux sunnites n’ont pas échappé, parmi lesquels l’éminent Cheikh Salman al-Awda, fait dire à Michael Burleigh que le roi est plus réformateur que son fils. L’écrivain britannique prévoit que Salmane Ben Abdelaziz peut changer son prince héritier à n’importe quel moment et lui retirer ses prérogatives, notamment en raison du mécontentement croissant parmi les membres de la famille régnante.

Ni l’autorisation offerte aux femmes d’accéder au permis de conduire, ni les monts et merveilles qu’on a fait miroiter aux saoudiens n’ont permis d’atténuer la fronde au sein de la famille royale et dans la rue qui, à bout de souffle, se retrouve au bord de l’explosion.

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