Dans sa dernière chronique sur Le360, l’écrivain Tahar Ben Jelloun relaie la colère de nombreux Marocains résidant à l’étranger, rebutés par des prix jugés excessifs et un service souvent dégradé. Témoignages à l’appui, il dénonce les « tarifs spéciaux MRE », la traversée du détroit plus chère que celle de la Manche, les hôtels « 5 étoiles » qui n’en ont que le nom, et un tourisme où la qualité ne suit plus le coût.
Selon l’auteur, cette inflation touche tous les secteurs, y compris la santé : analyses à 1.000 DH, radiographies à 1.500 DH, structures privées lucratives et fiscalité incertaine. Une dérive qui pousse certains MRE à privilégier d’autres destinations et, pire, à réduire leurs transferts vers le Maroc.
Mais au-delà de la cherté, Tahar Ben Jelloun fustige un mal plus profond : l’incivisme. Il décrit des scènes vécues dans le train à grande vitesse, symboles d’un manque d’éducation et de respect de la collectivité : insultes publiques, toilettes laissées sales, charges d’immeubles impayées.
Pour lui, l’État et les autorités locales doivent « contrôler et sévir », mais la prise de conscience doit aussi venir des citoyens. Il appelle à un retour aux valeurs, à l’éducation et à la lutte contre l’individualisme ravageur, rappelant le geste symbolique de l’écrivain égyptien Tewfik El Hakim, balai en main, pour nettoyer sa ville corrompue et incivile.