Une nouvelle ère s’ouvre au Moyen-Orient. Les bombes américaines viennent de sceller l’irréversibilité d’un conflit qui ne dit plus son nom.
Les États-Unis sont désormais partie prenante de la guerre contre l’Iran. Samedi soir, le président Donald Trump a annoncé que des avions de combat américains avaient largué un « chargement complet de bombes » sur trois sites nucléaires iraniens – Fordo, Natanz et Isfahan – marquant une escalade spectaculaire après des jours d’ambiguïté stratégique.
« Tous les avions sont désormais hors de l’espace aérien iranien », a-t-il publié sur ses réseaux sociaux. « Mission accomplie. Tous nos avions sont rentrés en sécurité. Félicitations à nos formidables guerriers américains. Aucune autre armée au monde n’aurait pu accomplir cela. Maintenant, place à la paix. »
14 minutes plus tard, Trump republie un “screenshot” d’un compte Osint très suivi sur X annonçant tout simplement : «Fordow n’est plus».
Le message est limpide : les États-Unis ne sont plus dans la posture d’arbitre. Ils sont désormais belligérants.
Adresse solennelle depuis la Maison Blanche à 22h00 (heure de Washington)
Le président Trump a dans la foulée annoncé, via Truth Social, qu’il s’adressera solennellement à la nation américaine :
« Je prononcerai une allocution à la Nation à 22h00 depuis la Maison Blanche, au sujet de notre opération militaire très réussie en Iran. C’est un MOMENT HISTORIQUE POUR LES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE, ISRAËL ET LE MONDE. L’IRAN DOIT MAINTENANT ACCEPTER DE METTRE FIN À CETTE GUERRE. MERCI ! »
Fordo, Natanz, Isfahan : des cibles symboliques et stratégiques
Les trois cibles ne doivent rien au hasard. Fordo, enterré sous une montagne, abrite l’installation la plus protégée du programme nucléaire iranien. Natanz, déjà partiellement frappé par Israël quelques jours auparavant, est le centre névralgique de l’enrichissement d’uranium. Isfahan, enfin, conserve selon les inspecteurs de l’AIEA les stocks d’uranium enrichi à un niveau proche du seuil militaire.
Le choix de ces sites montre que Washington ne cherche plus à dissuader : il cherche à neutraliser.

Le virage décisif de Trump : de la dissuasion à l’intervention
Jusqu’à lundi, la position officielle des États-Unis – relayée par le secrétaire d’État Marco Rubio – était de ne pas s’impliquer dans les frappes.
« Nous ne sommes pas impliqués dans les frappes contre l’Iran et notre priorité absolue est de protéger les forces américaines dans la région », avait déclaré le secrétaire d’État Marco Rubio.
Mais M. Trump, lorsqu’il n’appelait pas à des pourparlers de paix, tenait des propos de plus en plus belliqueux.
Pourtant les signaux faibles s’étaient multipliés : menace directe contre l’ayatollah Khamenei, menace d’“élimination” différée, retour précipité du G7 au Canada… Puis, samedi, le passage à l’acte.
Mardi, il est allé jusqu’à proférer une menace directe contre le guide suprême iranien, déclarant : « Nous savons exactement où il se trouve », le qualifiant de « cible facile ». Il a ajouté : « Nous n’allons pas l’éliminer (le tuer !), du moins pas pour l’instant. » Mais il a averti : « Notre patience a des limites. »
Trump a appelé à la « reddition complète » de l’Iran.
Le choix d’utiliser les « bunker busters » américains – seules munitions capables de percer les infrastructures profondément enterrées comme Fordo – confirme que l’administration Trump est désormais alignée sur la ligne israélienne. Et que la doctrine Trump, longtemps marquée par l’évitement des “guerres sans fin”, vient de partir en fumée.
L’Iran encaisse
Téhéran, pour l’heure, encaisse. Trois responsables iraniens ont confirmé à demi-mot les frappes nocturnes, aux alentours de 2h30 du matin, sans détailler les pertes. En parallèle, l’Iran a poursuivi ses tirs de missiles balistiques vers Israël et a multiplié les signaux d’ouverture à de nouvelles négociations – offre que Washington rejette sèchement.
Commandos visés, diplomatie mise en veille
En Israël, les opérations de neutralisation des hauts gradés du Corps des Gardiens de la Révolution islamique se sont poursuivies. Trois commandants de la force Al-Qods – Mohammed Said Izadi, Behnam Shahriyari et Aminpour Joudaki – auraient été tués. L’Iran ne confirme pas pour l’instant.
Pendant ce temps, le Département d’État américain a lancé des opérations d’évacuation des ressortissants américains en Israël et dans les Territoires palestiniens. Un formulaire d’exfiltration a été publié, évoquant des départs par vols gouvernementaux, commerciaux ou même croisières.
Et maintenant ? Le spectre d’un engrenage
La frappe de samedi pourrait inaugurer une nouvelle phase de la guerre, plus large, plus asymétrique, plus dangereuse. Des représailles directes de l’Iran contre les bases américaines au Moyen-Orient sont à redouter. L’élargissement du conflit au Liban, à la Syrie ou à l’Irak semble désormais une hypothèse crédible. La diplomatie, elle, est suspendue.
Dans une guerre qui n’a pas été officiellement déclarée, l’Amérique a tiré le premier coup d’épée nucléaire. Et le monde retient son souffle.