Le Washington Post révèle qu’une directive rarissime a été émise par le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, ordonnant la convocation urgente de centaines de généraux et amiraux des forces armées américaines. La réunion, prévue mardi prochain sur la base du Corps des Marines de Quantico, en Virginie, se tiendra sans ordre du jour communiqué, semant confusion et inquiétude au sein du commandement militaire.
Une convocation sans précédent
Selon le Washington Post, Hegseth a exigé la présence de tous les officiers de rang général de brigade (ou équivalent dans la Marine) occupant des fonctions de commandement, ainsi que leurs principaux conseillers. Environ 800 généraux et amiraux, répartis sur le territoire américain et dans plusieurs zones de déploiement à l’étranger — en Europe, au Moyen-Orient et dans la région Asie-Pacifique —, sont concernés.
Plusieurs sources militaires citées par le quotidien américain affirment n’avoir aucun souvenir d’un précédent similaire. L’un d’eux confie : « Les gens sont très inquiets. Ils n’ont aucune idée de ce que cela signifie. » Un autre dénonce une procédure inhabituelle : « On ne convoque pas tous les généraux et amiraux dans un auditorium près de Washington sans leur dire pourquoi. »
Purges et réorganisations au Pentagone
Cette convocation intervient dans un climat tendu. Depuis le début de l’année, l’administration Trump a procédé au limogeage d’un nombre significatif de hauts responsables militaires et de sécurité nationale, dont le président des chefs d’état-major interarmées, le général Charles Q. Brown Jr., ou encore l’amiral Lisa Franchetti, cheffe des opérations navales. La liste comprend une proportion notable de femmes officiers.
Parallèlement, Pete Hegseth a ordonné une réduction d’au moins 20 % du nombre de généraux quatre étoiles en activité, ainsi qu’une réforme visant à rebaptiser le département de la Défense en Department de Guerre.
Des inquiétudes sécuritaires
Le Washington Post rapporte que plusieurs sources internes soulèvent des préoccupations de sécurité nationale : le déplacement simultané de centaines de hauts gradés hors de leurs zones de commandement crée, selon eux, une vulnérabilité inédite. « Retire-t-on en ce moment chaque général et amiral du Pacifique ? Tout cela est étrange », a déclaré un responsable américain.
Vers une nouvelle doctrine ?
La réunion pourrait également être l’occasion de dévoiler la nouvelle stratégie de défense nationale, actuellement préparée par l’administration. Celle-ci placerait la défense du territoire américain au cœur des priorités, reléguant la Chine, jusque-là considérée comme la principale menace, au second plan.