Une mésaventure relayée par l’ensemble de la presse britannique, du Guardian à la BBC en passant par The Independent, Daily Mail et The Mirror
La mort d’Yvonne Ford, une Britannique de 59 ans originaire de Barnsley (South Yorkshire), après avoir contracté la rage à la suite d’une simple griffure de chiot au Maroc, a suscité une vive émotion au Royaume-Uni. Le drame, survenu quatre mois après le voyage, a été largement relayé par les principaux médias britanniques, de The Independent à la BBC, en passant par The Guardian, Sky News, Daily Mail et The Mirror.
La victime, grand-mère et décrite par ses proches comme « le cœur de la famille », était en vacances en février dernier lorsqu’elle a été légèrement griffée par un chiot. Pensant l’incident anodin, elle n’a pas consulté de médecin à son retour. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que les premiers symptômes sont apparus : maux de tête persistants, puis perte de la parole, de la marche, de la déglutition et du sommeil.
Elle est décédée à l’hôpital de Sheffield au début du mois de juin. Le service du coroner de la ville a confirmé l’ouverture d’une enquête, qui a été ajournée quelques jours plus tard.
Sa fille, Robyn Thomson, a pris la parole sur les réseaux sociaux pour alerter le public :
« Nous n’aurions jamais imaginé que cela puisse arriver à quelqu’un qu’on aime. Même une égratignure minime peut transmettre le virus. Vaccinez vos animaux, éduquez votre entourage, et surtout, consultez immédiatement après toute morsure ou griffure. »
Dans son message, elle rappelle que la rage est presque toujours mortelle une fois les symptômes apparus, mais totalement évitable si une prophylaxie post-exposition est administrée à temps. « Ce qui est arrivé à notre mère est une tragédie, mais nous espérons qu’en partageant notre histoire, d’autres pourront être sauvés », écrit-elle.
Le diagnostic a été confirmé à l’hôpital de Barnsley. En réponse, les autorités sanitaires ont entrepris une campagne de précaution auprès du personnel de santé et des proches ayant été en contact avec la victime, certains ayant reçu un vaccin par mesure de sécurité.
BREAKING: A British grandmother has died after contracting rabies from a "slight scratch" from a puppy during a holiday in Morocco, her family has said@olivermiocic has the latest https://t.co/pX1gaJmPtM
— Sky News (@SkyNews) June 18, 2025
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Une tragédie évitable, rappellent les autorités sanitaires
Une responsable des maladies zoonotiques à l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), cité par The Guardian, a réitéré l’importance de réagir rapidement après tout contact à risque :
« Si vous êtes mordu, griffé ou même léché par un animal dans un pays où la rage est présente, il faut laver la zone avec beaucoup d’eau et de savon, puis consulter sans délai pour recevoir un traitement post-exposition. »
Elle a tenu à rassurer le public :
« Il n’y a aucun risque pour la population générale. Les cas humains de rage sont extrêmement rares au Royaume-Uni, et il n’existe aucun cas documenté de transmission interhumaine. »
Une maladie rare mais redoutable
Le cas d’Yvonne Ford est le premier décès au Royaume-Uni lié à la rage contractée à l’étranger depuis 2018, année où un autre citoyen britannique avait été mordu par un chat… au Maroc également. En 2012, une grand-mère britannique avait succombé à la maladie après une morsure de chien en Inde.
En tout, sept cas de rage humaine associés à une exposition animale à l’étranger ont été recensés au Royaume-Uni ces 25 dernières années, tous mortels.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la rage cause chaque année environ 59 000 décès dans le monde, principalement en Afrique et en Asie. Les populations rurales pauvres sont les plus touchées, et la moitié des victimes sont des enfants de moins de 15 ans. Au Maroc, les données de l’OMS font état d’une moyenne de 18 décès annuels liés à la rage entre 2010 et 2022.
Ce drame rappelle que la rage, bien que rare, n’est pas éradiquée, et qu’elle peut frapper silencieusement à la faveur d’un simple contact animal. À l’approche de la période estivale, où les voyages et les contacts avec des animaux errants se multiplient, il est impératif que les autorités publiques, les collectivités locales, les communes et les structures sanitaires renforcent la sensibilisation, la prévention et les dispositifs de vaccination, tant pour les voyageurs que pour les populations locales.