Dans le gouvernement El Othmani, un scandale peut en cacher un autre. Alors que le ministre du Tourisme, Mohamed Sajid, remue tout son réseau d’influence pour faire taire les informations relatives au scandale dit de Southbridge qui a éclaboussé le département ministériel dont Lamia Boutaleb a la tutelle aux côtés du secrétaire général de l’Union constitutionnelle et ancien maire de Casablanca, et mettant en scène l’homme d’affaires Hassan Belkhayat, membre du bureau politique du RNI, voilà qu’un autre gros scandale fait émersion : il met en cause la secrétaire d’Etat à la coopération internationale, Mounia Boucetta, bras droit de Nasser Bourita et collègue de Lamia Boutaleb dans l’équipe d’El Othmani.
Si Lamia Boutaleb a commandé , pour 13 millions de dirhams, à la société nouvellement créée Southbridge, propriété de Hassan Belkhayat, membre de la majorité gouvernementale, une étude d’ajustement de la Vision touristique 2020 (ce qu’est empressé Mohamed Sajid de démentir sans convaincre), voilà qu’une autre entité, Valyans Consulting, plus connue celle-là, vient en aide à Mounia Bouceta, pour lui concocter une étude sur les accords signés par le Maroc avec les pays africains.
Mounia Boucetta, qui a effectué en juillet dernier une tournée africaine à la tête d’une forte délégation, et qui l’a conduite entre autres en Ethiopie, au Rwanda, en Tanzanie, à Madagascar, en Zambie, en Guinée et au Sénégal, devait remettre un rapport sur l’état d’avancement des projets lancés par Mohammed VI dans ces pays.
Mais au lieu de plancher elle-même sur la rédaction de ce rapport très confidentiel (car destiné au Roi en personne), aidée bien sûr par les cadres de son administration, de ceux de l’AMCI et de tout le réseau diplomatique marocain en Afrique qui est mis à sa disposition, la ministre a préféré sous-traiter cette opération de sécurité nationale et offrir, sur un plateau d’or -en plus des 3 millions de dirhams de rémunération que touchera le Valyans Consulting, tout le fruit d’une stratégie chiffrée au détail près, les contacts, le contenu des négociations, les deals et autres contrats diplomatiques, économiques et militaires portés par le Maroc.
Valyans Consulting, qui est un acteur économique en Afrique, a eu accès, unilatéralement et d’une manière exclusive, à des sujets sensibles et stratégiques et à l’intégralité du contenu de tout l’effort consenti par le royaume en Afrique.
Car quand Valyans audite ces projets, le Cabinet de consulting cher à Mounia Boucetta bénéficie ainsi d’un accès direct décideurs des pays africains et s’exprime au nom du royaume du Maroc, ce qui constitue un privilège inestimable pour son développement commercial propre.
Valyans et Mounia Boucetta, une vieille histoire d’amour
Quand Ahmed Réda Chami officiait à la tête du ministère du Commerce et de l’Industrie, Mounia Boucetta dirigeait le secrétariat général du département. Durant tout son mandat à ce poste stratégique, l’actuelle secrétaire d’Etat à la coopération internationale, avait l’habitude de sous-traiter à Valyans des projets du ministère, évalués à l’époque à quelque 120 millions de dirhams.
La nomination de Moulay Hafid Elalamy à la tête du département du Commerce et de l’Industrie viendra mettre un terme à la collaboration du ministère avec Valyans Consulting. Surtout quand le nouveau ministre mettra la main sur une étude payée rubis sur ongle par son administration à Valyans laquelle vendra sans vergogne le même document à la CGEM, ce qui mettra hors de lui MHE qui décidera de stopper net toute relation avec le Cabinet conseil, ce qui ne fera pas pour arranger la relation déjà tendue entre le ministre et Miriem Bensalah Chaqroun.
De retour aux affaires publiques, Mounia Boucetta perpétue sa manière de faire et reconduit son style de management hérité de ses pratiques au ministère de l'Industrie du temps de Ahmed Réda Chami. Elle n’oublie pas au passage de penser à ses anciens amis de Valyans auxquels elle livre un projet de choix, sensible, un projet stratégique pour le Maroc et ses intérêts supérieurs.
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