Fête du 8 mars : Place aux femmes combattantes

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Comme à l’accoutumée, les femmes marocaines continuent à nous honorer et à porter et flambeau et drapeau de par le monde. Qui sont-elles? Leur parcours? Les détails à travers des profils signés MAP.

Salwa Mufarrej, ambassadrice de l’artisanat marocain en Afrique de l’Est

Faire rayonner le patrimoine marocain à travers la richesse et la finesse de son artisanat au-delà des frontières est la mission que s’est fixée l’entrepreneuse marocaine Salwa Mufarrej, installée depuis plusieurs années dans la capitale kenyane Nairobi. Entre son showroom, ses collaborations architecturales et les expositions qu’elle organise régulièrement, elle est devenue une figure incontournable de la promotion de la culture marocaine en Afrique de l’Est.

Dès son arrivée au Kenya, cette native de Chefchaouen perçoit un réel engouement pour les objets artisanaux venus d’ailleurs, mais constate aussi une méconnaissance du Maroc au-delà des clichés touristiques. Une constatation qu’elle a conduit à fonder «The Riads Collection», un showroom spécialisé dans la décoration et l’art de vivre marocain, ouvert depuis trois ans dans un quartier prisé de Nairobi.

Dans cet espace raffiné, se côtoient tapis berbères, poteries de Safi, lanternes finement ciselées, miroirs en laiton et textiles brodés. Chaque objet, soigneusement choisi en partenariat direct avec les artisans marocains, porte en lui une part d’histoire et de savoir-faire ancestral.

Afin de créer des ponts culturels durables, Salwa organise régulièrement, depuis son arrivée à Nairobi, des expositions immersives dédiées à l’artisanat marocain. Chaque événement est conçu comme un voyage sensoriel, où les visiteurs découvrent tapis faits main, bijoux berbères, caftans somptueux et objets d’art populaire, le tout dans une ambiance musicale et olfactive évoquant les ruelles des médinas et les souks marocains.

«Ces expositions sont des moments d’échanges. J’y raconte l’histoire de chaque pièce, son origine, son processus de fabrication. Il ne s’agit pas de vendre, mais de transmettre une culture vivante», raconte Salwa avec enthousiasme.

Membre active de la communauté marocaine à Nairobi, Salwa s’investit dans la promotion de la culture marocaine auprès d’un réseau cosmopolite d’entrepreneurs, de créateurs et d’amateurs de découvertes. Son showroom se transforme régulièrement en un espace de rencontres et d’échanges, où se mêlent art de vivre, gastronomie et artisanat.

Pour Salwa Mufarrej, l’entrepreneuriat féminin, lorsqu’il s’exerce à l’international, dépasse la simple réussite économique. C’est une manière de tisser des ponts entre les cultures, de raconter son pays autrement, à travers des objets, des récits et des traditions vivantes.

«Être une femme marocaine à l’étranger, c’est porter une responsabilité: celle de représenter un héritage, de le faire découvrir, aimer et comprendre, pour que chaque rencontre devienne une invitation au voyage,» conclut-elle d’une voix qui fore l’admiration.

Imane Kamal Idrissi et son parcours qui transcende les frontières culturelles

Imane Kamal Idrissi, artiste résidant au Portugal, s’est imposée comme l’une des figures marocaines qui ont su se faire un nom dans leur pays d’accueil grâce à une contribution précieuse dans les domaines de la culture et des arts plastiques.

Née à Casablanca et titulaire d’un baccalauréat scientifique obtenu en 2000, Imane a tracé son chemin à travers un voyage immersif entre cultures, disciplines et continents. Sa curiosité insatiable, son goût pour le voyage et sa passion débordante l’ont conduite à explorer l’art sous toutes ses formes, de la peinture au cinéma en passant par les livres pour enfants.

Imane Kamal Idrissi

Imprégnée de couleurs depuis son plus jeune âge, Imane Kamal Idrissi a montré une maturité remarquable dès l’adolescence, devenant à 20 ans la plus jeune enseignante du Maroc après avoir obtenu son diplôme du Centre de Formation des Enseignants de Kénitra.

«J’ai découvert la puissance de la transmission du savoir et le rôle essentiel de l’éducation dans une école rurale du nord du Maroc. Entre difficultés d’accès, manque de ressources et richesse des échanges avec les élèves, la première leçon précieuse que j’ai apprise de cette expérience a été la résilience», confie l’artiste à la MAP.

L’installation de l’artiste au Mozambique a marqué un tournant décisif du parcours qui l’a mené par la suite au Portugal. «Là-bas, au Mozambique, un nouveau chapitre de ma vie s’est ouvert : celui d’Imane la peintre. Libérée des contraintes du travail salarié, j’ai consacré tout mon temps à l’art et j’ai exposé mes premières œuvres à la galerie Núcleo de Arte à Maputo», raconte-t-elle.

En parallèle de la peinture, la plasticienne a exploré d’autres formes d’expression, réalisant notamment une fresque murale en hommage à Ghassan Manib Ahmad, ingénieur en systèmes de sécurité des aéroports au Mozambique. Cette œuvre est rapidement devenue un symbole de mémoire dans ce pays africain.

En parallèle de ses expositions, elle anime des ateliers pour enseigner ses techniques uniques de superposition de couches et d’interaction visuelle, permettant aux participants d’explorer de nouvelles dimensions artistiques. Aux yeux de l’artiste, l’art est un langage sans frontières, un moyen de tisser des liens entre les êtres humains et de raconter des histoires qui résonnent au-delà des différences.

Et si la vie d’artiste est un chemin semé d’incertitudes, Imane Kamal Idrissi y voit une richesse inestimable. «L’art nourrit l’âme autant que le corps a besoin de nutriments», assure-t-elle.

Sanaa Mssoudy… L’âme du terrain, l’instinct du jeu

Ses prestations lors de la récente Ligue des Champions féminine de football avec l’AS FAR s’imposent comme une évidence. Elue meilleure joueuse de la compétition, elle a montré cette capacité à donner du sens aux situations de jeu les plus complexes. Sanaa Mssoudy, «Madame une-deux…Droit au but».

Elle détonne dans le sens créatif du terme… A l’image de sa coupe de cheveux flamboyante ! De sa petite taille, qui ne dépasse pas les 1.60m, elle atteint sinueusement les surfaces les plus verrouillées.

sanaa massoudy
Sanaa Mssoudy

Native d’Aïn Chock à Casablanca, Sanaa Mssoudy s’est révélée footballeuse dès son très jeune âge. Elle a fait ses premiers pas dans un club de quartier: Le Difaâ Ain Chock.

«Mon parcours ne fut guère extraordinaire. Je suis née et j’ai grandi dans un quartier où la ballon rond était omniprésent», a affirmé avec un ton tellement humble mais combien si confiant celle qui s’est adjugée le 16 décembre dernier, le Prix de meilleure joueuse interclubs de la CAF.

«Sans le savoir, ni même en être parfaitement consciente, je commençais tout simplement à jouer au foot», a relevé à la MAP la Lionne de l’Atlas, désormais âgée de 25 ans.

Cependant, l’expérience du Difaâ Ain Chock lui a permis de donner la pleine mesure de son talent tout en lui ouvrant grand les portes du Wydad de Casablanca et “nunc” de l’AS FAR où elle s’émancipe footballistiquement.

«Grand amoureux du football, mon père m’a légué cette passion», a-t-elle fait savoir, notant que celui qu’elle considère comme «sa source d’inspiration» lui a balisé la voie et donné toutes les clés pour affiner son talent jusqu’alors brut.

Désormais, «majeure tactiquement et vaccinée techniquement», elle fait parler d’elle exactement là où elle éblouit des supporters fans de son Joga Bonito.

Dans ce sens, Sanaa Mssoudy a qualifié sa place dans la sélection nationale de «fierté de défendre les couleurs du pays» et l’AS FAR comme une «deuxième famille avec qui elle vit et ne cesse d’apprendre».

Nonobstant, la joueuse a insisté que le talent, sans travail, ni discipline et persévérance, n’échappera sûrement jamais à la loi de l'”éphémère”.

«Je me sens toujours capable de mettre à niveau mes potentialités. Je travaille, chaque jour, avec l’acharnement d’une débutante pour atteindre le pic de ma forme», a martelé la N°18 de l’AS FAR.

«J’évolue étape par étape. Je tiens à rester une personne humble en quête d’apprentissage… Les petits détails créent de la valeur», a conclu Sanaa Mssoudy.

Le fabuleux destin de Kaouter Raki, une business development manager autodidacte

Autodidacte accomplie, Kaouter Raki a réussi à se frayer son petit bonhomme de chemin dans l’univers rude et très compétitif du développement des affaires en Italie. Elle a gravi les échelons avant de prétendre, haut la main, au poste de business development manager dans une entreprise italienne réputée dans le secteur du métal mécanique.

Fière de sa marocanité à laquelle elle est fortement attachée, Kaouter Raki s’affaire à mettre en place de nombreux projets entre son pays d’accueil, l’Italie et sa patrie de coeur, le Maroc, tant au niveau institutionnel qu’académique et entrepreneurial. «Nous sommes en train de finaliser d’ambitieux projets», a-t-elle confiée à la MAP, un léger sourire aux lèvres.

Kaouter a ainsi fait savoir qu’après avoir enchainé les petits boulots pour payer ses études, à son arrivée de la ville de Fkih Ben Saleh, il y a une trentaine d’années, cette maroco-italenne installée dans la localité de Lecco, dans la région de Lombardie, a décroché une série de diplômes dans les universités de Rome, où elle poursuit un cursus pour obtenir un MBA en administration des affaires.

La langue arabe aidant, elle a toujours cherché à jouer ce rôle de trait d’union entre l’Italie et le Maroc ainsi que le monde arabe. «Je suis manager pour le Maroc et les Émirats Arabes Unis au sein de cette entreprise italienne, créée il y a près de 80 ans et qui opère à l’échelle mondiale», a précisé cette maman de deux enfants.

«Ma langue maternelle l’arabe, en plus de la maîtrise de l’anglais et du français, outre l’italien, m’ont permis d’être la candidate idéale pour les entreprises italiennes opérant particulièrement avec les pays arabes», s’est enorgueillie Kaoutar qui vient d’être sélectionnée par la fédération des managers d’Italie pour suivre le programme de formation «Woman on Board», qui ouvre la voie aux femmes pour faire partie des conseils d’administration des prestigieuses entreprises du Bel Paese.

Sur ses premières années en Italie, Kaouter relate qu’à son arrivée en 1994, elle a bataillé pour pouvoir intégrer la vie dans une nouvelle société et dans un pays qui, dans le temps, n’était pas prêt à accueillir un grand flux migratoire, avant de se faire une place dans l’univers professionnel masculin.

Elle a, en outre, tenu à préciser que son parcours a été parsemé de défis, avec de nombreux succès mais aussi beaucoup d’échecs. «De chaque expérience, j’ai toujours tiré une leçon», a-t-elle relevé.

Oumaima Stitini, en atomes crochus avec l’innovation technologique en santé

Animée par une ardente passion pour la recherche scientifique et les nouvelles technologies, Oumaima Stitini a su s’imposer comme une figure montante dans le domaine de l’intelligence artificielle appliquée à la santé, contribuant ainsi au développement de solutions innovantes en la matière.

Son dévouement et son ingéniosité lui ont permis de remporter le Prix du meilleur projet lors du 3e Forum international des Jeunes sur l’intelligence artificielle (IA), tenu du 02 au 07 février dernier au Caire, pour son travail intitulé «Vers une recommandation personnalisée en soins de santé contextuellement adaptée : Révolutionner la technologie médicale par l’intégration de l’IoT».

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Oumaima Stitini

Ce projet, qui propose une révolution dans l’approche de la technologie médicale en intégrant l’Internet des objets (IoT), vise à personnaliser les recommandations en matière de soins de santé en fonction du contexte et des besoins spécifiques des patients. Une innovation à même de contribuer à redéfinir les pratiques médicales et à optimiser la prise en charge des patients, grâce à l’analyse en temps réel des données de santé.

Docteur en informatique et professeure à l’Ecole Normale Supérieure de Marrakech relevant de l’Université Cadi Ayyad, Oumaima Stitini a toujours nourri une véritable passion pour l’application des technologies de pointe à des domaines d’impact sociétal.

«Mon objectif a toujours été de développer des solutions qui allient innovation technologique et amélioration des conditions de vie», confie-t-elle à la MAP.

Convaincue que l’intelligence artificielle peut révolutionner le domaine médical, elle aspire à développer davantage son projet pour le rendre accessible aux professionnels de santé et aux patients.

«Rien n’est jamais acquis d’avance, mais la persévérance et la passion sont les clés de la réussite», souligne-t-elle.

Son engagement en faveur de la recherche lui a permis de collaborer avec plusieurs institutions académiques et partenaires industriels, mettant en avant l’importance de la synergie entre le monde universitaire et le secteur technologique pour une innovation efficace et tangible.
Dans un monde où la technologie redessine les contours de la santé, Oumaima Stitini incarne cette nouvelle génération de chercheurs marocains qui allient science et engagement pour un avenir meilleur. 

Maître Zoubida Barik Edidi, une figure de proue du droit des affaires euro-arabes

Maître Zoubida Barik Edidi est une personnalité marocaine clé du dialogue juridique et économique entre l’Espagne et le monde arabe. Figure de proue du droit des affaires, sa carrière a entièrement été consacrée à l’accompagnement des entreprises et des investisseurs des deux rives de la Méditerranée.

Cette brillante avocate, membre du Barreau de Madrid, s’est imposée dans un domaine où une parfaite connaissance des réglementations et la maîtrise des enjeux internationaux sont essentielles pour pouvoir assister les opérateurs économiques souhaitant s’implanter ou sécuriser leurs investissements en Espagne et au Portugal, et vice versa.

Zoubida Barik Edidi
Maître Zoubida Barik Edidi

«Le droit est un levier fondamental pour structurer et protéger un projet entrepreneurial. Notre mission consiste à contribuer à la conception d’une vision stratégique et à l’anticipation des risques», confie-t-elle dans une interview à la MAP à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Après avoir décroché son diplôme en droit public à la Faculté de Rabat et obtenu une équivalence en droit à l’Université Carlos III de Madrid, Maître Barik Edidi a fait ses premiers pas dans les juridictions madrilènes à partir de 2009 pour construire au fil de longues années d’exercice et de pratique une brillante carrière d’avocate d’affaires.

Native de Rabat, Maître Barik Edidi est une femme déterminée qui puise sa force dans son double héritage culturel. Tenace et entreprenante, elle considère chaque défi rencontré en tant que femme et avocate d’origine marocaine en Espagne comme une opportunité d’évolution et de progression.

«Je préfère parler d’opportunités plutôt que de défis. Chaque épreuve est une occasion d’aller plus loin, de briser les stéréotypes et d’ouvrir de nouvelles voies», affirme-t-elle avec un ton décidé et sans compromis.

Maître Zoubida Barik qui avait toujours nourri l’ambition de poursuivre ses études sous d’autres cieux, a décidé de poser ses valises en Espagne, pays de résidence de sa mère. «Même si je ne maîtrisais pas encore la langue de Cervantes, c’était un choix pragmatique. Malgré les obstacles, il s’est avéré être une décision déterminante pour mon parcours professionnel et personnel», explique-t-elle.

Aujourd’hui, en tant que coprésidente de la section hispano-arabe de l’Illustre Collège des Avocats de Madrid (ICAM), cette experte œuvre activement au renforcement des échanges entre les professionnels du droit en Espagne et dans le monde arabe et au développement de collaborations juridiques stratégiques.

Convaincue du rôle clé des femmes dans le développement des relations internationales, Maître Barik Edidi adresse un message des plus clairs aux jeunes Marocaines aspirant à une carrière juridique. «Il faut rêver grand, investir dans l’apprentissage et tirer parti de notre identité marocaine comme un véritable atout dans un monde globalisé», dit-elle.

Mère de deux enfants, elle incarne cette capacité formidable des femmes marocaines à concilier exigences professionnelles et responsabilités familiales. «La femme marocaine est une véritable superwoman, capable de mener de front sa carrière et son rôle de mère», souligne-t-elle avec beaucoup de fierté.



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