Le prince héritier saoudien a fait ce vendredi une sortie médiatique des plus étranges au sujet de la disparition du célèbre journaliste Jamal Khashoggi qui s’était rendu mardi au consulat de son pays à Istanbul pour des formalités administratives pour ne plus en sortir. Il s’en est suivie une véritable levée de boucliers à travers le monde pour dénoncer cet «enlèvement».
Dans une interview accordée à la chaîne économique et financière Bloomberg et diffusée ce vendredi soir, MBS a été interpellé à ce sujet. Il a froidement répondu, et laconiquement, qu’il autorisera les autorités turques à fouiller le consulat saoudien pour tenter de trouver le journaliste, suscitant interrogations et craintes quant au sort réservé à Jamal Khashoggi et laissant entendre par là qu’il a déjà été rapatrié de force.
Concernant la représentation consulaire, le prince héritier saoudien a souligné que «l’édifice est un territoire de souveraineté (saoudienne) mais nous allons les autoriser (les autorités turques) à y pénétrer et à chercher quiconque ils veulent» !
Ce qui ne laisse pratiquement aucun doute à son kidnapping. D’ailleurs, plusieurs observateurs saoudiens ont tweeté dès mercredi que Khashoggi se trouvait déjà en Arabie saoudite ramené par «une force spéciale à bord d’un avion spécial » !
Depuis, les critiques les plus acerbes s’abattent sur le royaume des quatre coins de la planète et des plus grands médias, analystes ou hommes politiques.
We are holding a spot for Jamal Khashoggi in Friday’s newspaper https://t.co/gBro1ilFZC pic.twitter.com/eCLKqJYHwT
— Washington Post Opinions (@PostOpinions) October 5, 2018
Pour sa part, le Washington Post où le journaliste assure une rubrique chaque vendredi, l’a laissé vide avec sa photo et un titre : une voix portée disparue.