Sous la présidence du Roi Mohammed VI, le Conseil des ministres tenu ce lundi 12 mai au Palais Royal de Rabat a été marqué par la densité de ses travaux et la diversité des sujets abordés. Qu’il s’agisse du suivi de la campagne agricole et de la situation hydrique, de l’adoption de textes législatifs et réglementaires relatifs à la justice et aux forces armées, de la consolidation des partenariats internationaux ou de la nomination de hauts responsables civils et diplomatiques, ce Conseil a illustré l’engagement constant du Souverain pour un pilotage stratégique et cohérent de l’action publique.
Une séquence d’État entre gouvernance agricole, réforme judiciaire, stratégie militaire, diplomatie proactive et nominations stratégiques
1. Un conseil placé sous le signe de la vigilance royale
Avant d’entrer dans les textes de loi et les nominations, le Souverain a rappelé que la première fonction d’un chef d’État est d’interroger, de prévoir, et d’encadrer l’action publique. Deux ministres ont été directement interpellés :
- Le ministre de l’Agriculture, au sujet de l’impact des précipitations sur la campagne agricole et la reconstitution du cheptel.
=> Instruction royale : veiller à ce que cette reconstitution soit durable, encadrée localement et menée selon des critères objectifs. - Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, sur la situation hydrique :
=> Bonne nouvelle : un taux de remplissage des barrages à 40,3 %, soit l’équivalent d’une année et demie de consommation d’eau potable.
2. Réforme judiciaire : de nouvelles garanties pour les magistrats
Le Conseil a adopté un projet de loi organique modifiant le statut des magistrats, aligné sur le Statut général de la fonction publique.
=> Congés de maternité, paternité, maladie longue durée, allaitement, Kafala…
=> Une avancée vers une meilleure protection sociale pour les magistrats, consolidant l’indépendance de la justice par le bien-être de ceux qui l’incarnent.
3. Décrets militaires : modernisation et reconnaissance
Quatre décrets ont été adoptés dans le champ militaire, signalant une attention accrue portée par le Chef suprême des FAR à la condition des personnels :
- Navigation aérienne militaire
- Statut des attachés militaires
- Régime de solde et indemnités
=> Objectif : revaloriser certaines catégories pour renforcer la compétence et la préparation opérationnelle.
4. Diplomatie : la géopolitique par les actes
Onze conventions internationales ont été approuvées :
- 8 en Afrique
- 2 en Asie
- 1 en Europe
=> Six d’entre elles ont été signées à Laâyoune et Dakhla, renforçant la reconnaissance diplomatique du Sahara marocain.
=> Domaines : coopération judiciaire, recherche, transport, énergie, fiscalité, accueil d’un siège de l’Union Africaine des aveugles.
5. Nominations : un renouvellement profond de l’élite administrative
Conformément à l’article 49 de la Constitution, le Roi a procédé à une série de nominations stratégiques, en trois volets :
➤ Administration territoriale (25 nominations)
De nouveaux Walis, Gouverneurs, Inspecteurs généraux et responsables centraux, dans un esprit de renouvellement territorial équilibré, avec une attention particulière portée à la déconcentration.
➤ Diplomatie (10 ambassadeurs)
Avec un tropisme africain affirmé : Éthiopie, Rwanda, Mozambique, Guinée-Bissau, Zambie, mais aussi Irak, Pakistan, Vietnam, Pologne, Philippines.
➤ Économie, santé et digital
- Nezha Hayat nommée Directrice générale du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement,
- Said Jabrani à la tête de Tamwilcom,
- Mohamed Aggouri pour piloter le Groupement Sanitaire Territorial de Tanger-Tétouan-Al Hoceima,
- Amine El Mezouaghi, nouveau DG de l’Agence de Développement du Digital ( ADD ).
=> Des signaux forts pour les trois priorités structurelles du Maroc : investissement productif, réforme du système de santé, et transition numérique.
Une grammaire d’État qui s’écrit
Ce Conseil des ministres illustre la vision intégrée du Royaume, où les réformes sociales, la diplomatie d’influence, la réforme militaire et la rationalisation de l’administration avancent de concert.
=> Au-delà des annonces, c’est une grammaire d’État qui s’écrit, en phase avec les priorités nationales et les équilibres géostratégiques.