Dimanche matin, le centre-ville d’Aurillac au sud de la France a été frappé par une attaque d’abeilles d’une rare intensité. En l’espace de vingt minutes, des milliers d’insectes ont semé la panique, blessant 24 personnes dont trois grièvement. Une enquête a été ouverte, et la justice envisage l’euthanasie de la ruche incriminée, déplacée depuis dans l’Aveyron.
La scène s’est déroulée à Aurillac, préfecture du département du Cantal, une région rurale et montagneuse du centre-sud de la France, à environ 500 km au sud de Paris. Vers 9h30 du matin, une nuée d’abeilles a semé la panique piquant des passants à de multiples reprises. Une agression collective fulgurante qui a duré près de vingt minutes et laissé de nombreuses victimes sous le choc. Trois personnes ont été hospitalisées en urgence absolue, dont une femme de 78 ans victime d’un arrêt cardiaque. Elle est aujourd’hui hors de danger.

Les témoignages recueillis par la télévision française évoquent une scène apocalyptique : « piquée partout, dans la tête, sur le corps, impossible de s’en débarrasser », raconte l’une des victimes. Les secours parlent de blessés « très affolés et atteints relativement gravement ».
Un rucher urbain jusqu’ici sans incident
Les abeilles provenaient de ruches installées depuis plus de dix ans sur la terrasse d’un hôtel du centre-ville, propriété d’un apiculteur local. Jusqu’à présent, aucune nuisance n’avait été signalée. Pour le maire Pierre Mathonier, « c’était une scène très violente, traumatisante. Une attaque d’une telle ampleur est totalement inédite. »
Frelons asiatiques, stress climatique ou erreur humaine ?
Plusieurs pistes sont à l’étude pour expliquer l’agressivité exceptionnelle des abeilles. Un changement de reine, une manipulation maladroite, un stress causé par la chute brutale des températures après une période de canicule… Mais la piste la plus sérieusement envisagée reste celle d’une attaque de frelons asiatiques, connus pour provoquer des réactions défensives en chaîne chez les abeilles.
Des cadavres de frelons ont été retrouvés à proximité immédiate des ruches, ce qui semble accréditer cette hypothèse. Mais la vérification reste délicate : « En l’état, nous n’avons pas de frelon sous la main », a reconnu le maire.
Une réponse judiciaire controversée
Face à la gravité des faits, la procureure de la République d’Aurillac, Sandrine Delorme, a ouvert une enquête pour blessures involontaires. Les ruches, déplacées dès le dimanche soir dans l’Aveyron (également situé dans le sud de la France), pourraient faire l’objet d’une mesure d’euthanasie. « J’ai pris la décision d’euthanasier les abeilles une fois la procédure achevée », a confirmé la magistrate.