Le directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire, M. Abdellatif Hammouchi, a reçu mardi 1er juillet à Rabat M. Ali Obaid Al Dhaheri, président du service national de renseignement des Émirats arabes unis, en visite de travail à la tête d’une délégation sécuritaire émiratie de haut niveau.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les services de sécurité des deux pays, et vise à développer les mécanismes de coopération, d’assistance mutuelle et à élargir les domaines de coordination et de partenariat sécuritaire.
Selon le communiqué du pôle DGSN-DGST, les échanges ont porté sur les moyens de renforcer la coopération opérationnelle et le partage d’informations pour faire face aux différentes menaces sécuritaires, en particulier les risques terroristes dans les zones de tension.

Les deux parties ont également procédé à une évaluation conjointe des défis sécuritaires croissants sur le continent africain, notamment dans la région du Sahel et du Sahara, tout en examinant les possibilités de renforcer l’action conjointe contre les menaces terroristes dans cette région devenue source d’inquiétude grandissante pour les États voisins, mais aussi pour la sécurité et la paix à l’échelle mondiale.
Ces discussions traduisent la volonté commune des services de sécurité du Maroc et des Émirats arabes unis de consolider leur coopération et d’élargir leur partenariat bilatéral, de manière à neutraliser les menaces pesant sur la sécurité des deux pays dans leur environnement régional et international.

Hammouchi, architecte discret d’une diplomatie du renseignement au cœur d’un monde fracturé
La visite du chef du renseignement émirati à Rabat confirme l’émergence d’un axe sécuritaire Rabat–Abou Dhabi fondé sur une lecture convergente des foyers de crise et des menaces asymétriques. Au cœur de ce rapprochement, Abdellatif Hammouchi incarne une approche souveraine du renseignement, pensée non pas comme outil défensif, mais comme levier stratégique d’anticipation, de coordination et de stabilité.
La mention explicite du Sahel et du Sahara comme théâtre de menaces communes souligne l’évolution des perceptions stratégiques des deux pays. Pour le Maroc, cette région constitue non seulement une priorité géopolitique, mais aussi un prolongement direct de sa doctrine de sécurité nationale, dans un contexte où la souveraineté sur le Sahara revêt une importance cardinale. Du côté émirati, l’intérêt pour cette zone traduit une volonté de projection ordonnée sur le continent africain, dans un esprit de prévention des foyers de déstabilisation susceptibles de rejaillir sur la péninsule Arabique et ses partenaires stratégiques.
Dans un monde redevenu instable, marqué par le retour du hard power, les confrontations systémiques et les risques de basculement interétatique, la diplomatie du renseignement portée par Hammouchi s’impose comme un outil vital. Elle permet au Maroc de tisser des alliances fondées sur la confiance opérationnelle, d’ancrer sa souveraineté dans une logique de coopération préventive et de faire du renseignement un pilier de sa posture géopolitique.