La Belgique a annoncé qu’elle reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue à New York le 9 septembre. Cette décision, révélée par le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot, place Bruxelles aux côtés du Royaume-Uni, de la France, du Canada et de l’Australie, qui ont également fait part de leur intention de reconnaître la Palestine.
Une décision politique et symbolique
Maxime Prévot a précisé que cette reconnaissance s’accompagnera de « sanctions fermes » contre le gouvernement israélien. Parmi les mesures envisagées figurent l’interdiction d’importer des produits issus des colonies de Cisjordanie ainsi que d’éventuelles poursuites judiciaires visant des responsables israéliens.
À ce stade, ni le ministère israélien des Affaires étrangères ni l’ambassade d’Israël en Belgique n’ont réagi officiellement. Toutefois, Tel-Aviv avait déjà dénoncé la position britannique sur le sujet, y voyant « une récompense pour le Hamas » et un frein aux efforts de cessez-le-feu à Gaza.
L’annonce belge s’inscrit dans une tendance internationale : 147 des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà la Palestine, dont l’Irlande, l’Espagne et la Norvège qui ont franchi le pas en 2024. Cette vague de reconnaissances vise à relancer la perspective d’une solution à deux États, mise à mal par l’intensification de la guerre à Gaza et la poursuite de la colonisation en Cisjordanie.
Récemment, le ministre israélien Bezalel Smotrich a annoncé un nouveau projet de colonie destiné à « enterrer » l’idée d’un État palestinien, ce qui a ravivé les tensions diplomatiques.
Conditions britanniques et contexte onusien
À Londres, le Premier ministre Keir Starmer avait conditionné la reconnaissance de la Palestine à plusieurs engagements d’Israël, notamment la fin des hostilités à Gaza, un cessez-le-feu durable, la reprise de l’aide humanitaire par l’ONU et l’arrêt de toute annexion en Cisjordanie.
Dans ce climat tendu, la décision de Bruxelles apparaît comme un signal fort de soutien à la cause palestinienne, mais aussi comme un défi diplomatique à Israël et à ses alliés.
Pressions américaines en toile de fond
À noter que quelques jours avant l’Assemblée générale, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annulé les visas de 81 représentants de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine, les empêchant d’assister aux débats. Washington invoque des motifs de sécurité, bien que l’accord de siège de l’ONU de 1947 oblige théoriquement les États-Unis à garantir l’accès aux diplomates étrangers.