Le Maroc continue de renforcer son engagement en faveur de l’environnement avec la clôture réussie du projet Accélérateur de l’Efficacité Énergétique dans l’Industrie au Maroc (AEEIM), mis en place par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI).
La clôture du projet “Accélérateur de l’Efficacité Énergétique dans l’Industrie au Maroc” (AEEIM) a été dignement fêté lors d’une cérémonie, qui s’est tenue récemment à Rabat, en présence d’une pléiade de personnalités. Après une formation et un accompagnement de deux ans, 70 entreprises industrielles ont reçu des certifications bien méritées.
« Le projet AEEIM a connu un bilan positif. Il a pu accompagner avec succès le Maroc dans ses efforts de réduction de sa dépendance aux combustibles fossiles importés, en favorisant l’adoption rapide de technologies à faible émission de carbone et de bonnes pratiques énergétiques dans le secteur industriel », tels ont été les maîtres-mots des participants à la cérémonie de clôture du projet récemment tenue à la capitale marocaine.

Mis en œuvre par l’ONUDI, ce projet d’Appui à l’Efficacité Énergétique au Maroc (PEEM), qui s’est étalé sur une durée de deux années d’activités intensives, a ainsi permis d’obtenir des résultats significatifs.
«Ce sont un peu plus de 70 entreprises industrielles représentées par 100 participants qui ont été formées ; 66 prestataires de services énergétiques ont été accompagnés ; 23 partenaires et 19 représentants d’institutions professionnelles ont été impliqués ; 38 études de cas détaillées ont été réalisées. Mais ce n’est pas tout. Nous avons enregistré des économies énergétiques cumulées dépassant 41 GWhs par an, soit 8,9% d’économie d’énergie en moyenne par entreprise ainsi qu’une réduction totale des émissions de plus de 18.000 tonnes de CO₂ équivalent par an», se félicitent les organisateurs, mettant en avant une approche complète et structurée.

A cette occasion, Sanae Lahlou, Représentante de l’ONUDI au Maroc a déclaré :« Le projet AEEIM illustre l’impact concret de l’efficacité énergétique sur la compétitivité industrielle au Maroc. En renforçant les capacités de 73 entreprises et formant 110 experts locaux, nous avons atteint près de 9% d’économies d’énergie. L’ONUDI reste déterminée à soutenir le Maroc dans sa transition vers une industrie plus durable. »
AEEIM en chiffres
Durée du projet | 2 ans |
Entreprises industrielles accompagnées | 70 entreprises |
Participants formés (industriels) | 100 personnes |
Prestataires de services énergétiques accompagnés | 66 prestataires |
Formateurs formés (OFPPT & IFMEREE) | 19 formateurs |
Participants formés (total) | 208 personnes |
Études de cas détaillées réalisées | 38 études |
Partenaires impliqués | 23 partenaires |
Représentants d’institutions professionnelles impliqués | 19 représentants |
Économies d’énergie cumulées | 41 GWh/an |
Économie d’énergie moyenne par entreprise | 8,9 % |
Réduction des émissions de CO₂ | 18 000 tonnes/an |
Régions couvertes | Casablanca-Settat, Tanger, Souss-Massa, Oriental |
Secteurs industriels couverts | Automobile, agroalimentaire, sidérurgie, métallurgie, pharmacie, carton… |
Vers la pérennisation des acquis
Le programme de deux ans a été articulé autour de trois renforcements de capacité complémentaires, à savoir le système de Management de l’Énergie (EnMS) selon la norme ISO 50001; l’optimisation des Systèmes Motorisés (MSO) et l’optimisation des Systèmes à Vapeur (SSO).
Ces renforcements de capacité, dispensées dans quatre régions (Casablanca-Settat, Tanger, Souss-Massa et l’Oriental), ont permis une couverture territoriale étendue et un transfert de compétences à l’échelle nationale, se réjouit-on du côté de l’ONUDI.
Et de confier: « Pour assurer la continuité de cette dynamique, trois experts nationaux ont été formés et recrutés pour suivre les activités au-delà du projet, et l’ensemble des équipements techniques acquis dans le cadre du projet a été transféré à l’Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique (AMEE). De même, le programme a particulièrement priorisé l’implication des formateurs provenant des deux institutions de formation professionnelles l’OFPPT (Office de la Formation Professionnelle et de Promotion du Travail) et l’IFMEREE (Institut de Formation aux Métiers des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique), afin de garantir la pérennité des acquis et de soutenir le développement de l’expertise nationale ».
En outre, la cérémonie de clôture a, non seulement, dévoilé les résultats détaillés du projet, mais a aussi permis de mettre en lumière les succès des entreprises participantes et de les récompenser avec des certificats de mérite remis des mains de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce (MIC), de Mohamed Ouhmed, Secrétaire général du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable (MTEDD), de Sanae Lahlou et de Stefan Bantle, ministre Conseiller et chef de la section économique de l’Ambassade d’Allemagne.
Notons que le projet AEEIM est porté par l’ONUDI, en partenariat avec le MTEDD, le MIC, l’AMEE, la Société d’investissement Energétique (SIE) et grâce au soutien de la Coopération Allemande (GIZ).
Le projet AEEIM a démontré ainsi son efficacité en matière d’économie d’énergie et de réduction des émissions de CO2 dans l’industrie marocaine. Grâce à la coopération internationale et au soutien de l’ONUDI, de la Coopération Allemande et des autorités marocaines, ce projet a permis de renforcer les capacités des entreprises industrielles et de promouvoir les bonnes pratiques énergétiques.
L’avenir de l’efficacité énergétique au Maroc s’annonce donc prometteur, et l’on peut espérer que ce projet servira de modèle pour d’autres initiatives similaires dans le pays.

Trois question au Dr. Younness El Fouih, coordinateur national de l’ONUDI du Projet (AEEIM)
Pouvez-vous nous présenter succinctement le projet qui a été clôturé aujourd’hui?
Le programme Accélérateur de l’efficacité énergétique est un projet déployé par l’ONUDI en partenariat avec plusieurs acteurs, dont le MTEDD, le MIC, l’AMEE, la SIE et la GIZ. L’objectif est d’accompagner les industriels à atteindre 10% d’économies d’énergie et de former des prestataires de l’IFMEREE et de l’OFPPT pour pérenniser les acquis et assurer la continuité.
Quels secteurs ont bénéficié de ces formations et aussi quelles régions du Royaume ?
Les secteurs qui ont bénéficié de ces formations sont variés, notamment l’automobile, l’agroalimentaire, la sidérurgie, la métallurgie, les cartons et la pharmacie…
-Nous avons essayé d’avoir une mixité régionale en couvrant plusieurs régions du Maroc à travers Casablanca-Settat, Tanger, Souss-Massa et l’Oriental. En fait pour concrétiser ce projet, nous avons constitué un comité de pilotage avec tous nos partenaires dont les deux ministères (celui de l’Industrie et celui de la Transition énergétique et du Développement durable du Maroc) qui a décidé des régions à prioriser, des secteurs industriels et des critères de sélection. Ainsi, ces partenaires ont été impliqués dans tout le processus depuis le début et jusqu’à la fin. Nous avons formé au total 108 prestataires et les industriels, soit un total de 208 personnes, ainsi que 19 formateurs.
Quels ont été les résultats concrets de ce projet ?
Les résultats sont très encourageants. Nous avons atteint 40 GWh d’économies d’énergie par an, ce qui correspond à environ 18.000 tonnes de CO2 évitées. Les industriels ont pu réaliser des économies d’énergie grâce à des investissements minimes ou parfois sans investissement du tout, mais simplement en optimisant leurs processus et en réduisant les pertes. Nous avons également réalisé des guides techniques qui ont été publiés. Nous avons aussi atteint notre objectif majeur : réunir des prestataires de services et des industriels dans un seul endroit afin d’échanger les expériences et les expertises. Nous espérons pouvoir reconduire ce projet et continuer à promouvoir l’efficacité énergétique dans l’industrie marocaine.