Les données du commerce international publiées par les Nations Unies révèlent un fait surprenant : en 2024, Israël a importé pour 32,29 millions de dollars de produits en provenance d’Algérie. Ces chiffres, issus de la base de données Trading Economics, actualisés en septembre 2025, suscitent des interrogations à la fois économiques et politiques, compte tenu de la ligne officielle d’Alger, fermement opposée à toute normalisation avec Israël.
Selon le détail des statistiques, les flux se composent essentiellement de produits chimiques inorganiques et de composés de métaux précieux tels que l’or, l’argent et le platine. Figurent également des isotopes radioactifs, utilisés notamment dans les domaines médicaux, scientifiques et technologiques. Ces catégories placent les exportations dans le champ des matières sensibles, à forte valeur ajoutée et souvent soumises à des contrôles particuliers.

Une progression continue depuis 2018
L’Algérie n’en est pas à son premier échange avec Israël. En 2018, les exportations s’élevaient à 2,57 millions de dollars, avant de croître rapidement pour atteindre 30,5 millions en 2023, dominées par l’hydrogène. Sur cinq ans, cela représente un taux de croissance annuel moyen de plus de 60 %. L’année 2024 confirme cette tendance ascendante, avec une légère progression à 32,29 millions.
Ces flux posent une question centrale : comment expliquer de tels échanges alors que l’Algérie se présente comme l’un des États les plus fermes dans son opposition au rapprochement avec Israël ?
Les spécialistes avancent l’hypothèse de transactions indirectes, via des intermédiaires internationaux ou des sociétés multinationales servant de relais commerciaux. Ce mécanisme permettrait d’inscrire l’Algérie comme pays d’origine dans les registres douaniers israéliens, sans relation bilatérale formelle.
Les chiffres publiés par Trading Economics proviennent directement des déclarations douanières nationales. Autrement dit, les marchandises ont bien franchi les frontières et ont été comptabilisées officiellement, même si elles ne sont jamais évoquées sur le plan diplomatique.