L’Union européenne et l’Égypte ont tenu, le 22 octobre 2025 à Bruxelles, leur tout premier sommet conjoint. Cet événement marque une nouvelle étape dans le renforcement du partenariat stratégique et global entre les deux parties, formalisé en mars 2024. À cette occasion, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, ont présenté trois accords majeurs visant à consolider la coopération politique, économique et scientifique.
Le sommet s’inscrit dans la continuité de la Déclaration conjointe signée le 17 mars 2024, qui structure la coopération UE–Égypte autour de six piliers : relations politiques, stabilité économique, commerce et investissement, migration et mobilité, sécurité, et développement humain. Ce cadre est soutenu par un paquet financier de 7,4 milliards d’euros pour la période 2024–2027, incluant des prêts, des subventions et des investissements conjoints avec les institutions financières européennes.
Trois accords clés :
- Assistance macrofinancière de 4 milliards d’euros
Un mémorandum d’entente a été signé entre le commissaire européen Valdis Dombrovskis et la ministre égyptienne du Plan et de la Coopération internationale, Rania Al-Mashat. Ce financement vise à soutenir la stabilisation économique de l’Égypte à travers trois axes :- la consolidation macroéconomique et la résilience financière ;
- l’amélioration du climat des affaires et de la compétitivité ;
- l’accompagnement de la transition verte.
Ce prêt s’ajoute à une première tranche d’un milliard d’euros déboursée en décembre 2024, portant à 5 milliards d’euros le total des aides macrofinancières accordées par l’UE à l’Égypte.
- Programme de soutien socio-économique local de 75 millions d’euros
L’UE, représentée par la commissaire Dubravka Šuica, a signé un accord de financement avec la ministre Rania Al-Mashat pour appuyer la mise en œuvre de réformes sociales et économiques à l’échelle locale. Le programme vise à renforcer l’accès aux services essentiels (éducation, santé, eau, assainissement) et à améliorer les mécanismes de protection sociale, notamment pour les femmes et les jeunes. - Adhésion de l’Égypte au programme Horizon Europe
Le commissaire européen Ekaterina Zaharieva et le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty ont signé un accord officialisant l’association de l’Égypte au programme Horizon Europe, le principal instrument de financement de la recherche et de l’innovation de l’Union européenne. Cette adhésion ouvre la voie à de nouvelles coopérations scientifiques et technologiques entre chercheurs et entreprises des deux rives de la Méditerranée.
En parallèle, la Commission européenne a annoncé de nouvelles opérations financières prévues pour 2025, dont :
- 110,5 millions d’euros pour soutenir la formation professionnelle, la gouvernance économique et l’emploi des jeunes ;
- 50 millions d’euros pour stimuler la transition verte via la Neighbourhood Investment Platform ;
- la mise en œuvre de projets financés dans le cadre du volet migration du partenariat, doté de 200 millions d’euros.
Sous le patronage des présidents von der Leyen et al-Sissi, un événement de haut niveau sur l’investissement, la compétitivité et l’innovation a réuni des responsables politiques, des chefs d’entreprises et des représentants d’agences de développement des deux parties. Cette rencontre, qui prolonge la conférence d’investissement UE–Égypte tenue en 2024, prépare la création d’une table ronde des investisseurs prévue au Caire en 2026.
Pour la présidente Ursula von der Leyen, ce premier sommet concrétise « une vision commune de coopération et de partenariat véritable entre l’Égypte, l’Europe et la Méditerranée ».
Les trois accords signés à Bruxelles s’inscrivent dans cette dynamique et traduisent la reconnaissance du rôle de l’Égypte comme acteur de stabilité régionale. Ce positionnement, confirmé par l’appui financier et politique de l’Union européenne, rejoint la place centrale que le plan de paix américain pour Gaza accorde au Caire et à Doha en tant qu’interlocuteurs privilégiés pour la médiation et la coordination régionales, au détriment d’autres puissances du Golfe.







