Rome compte allouer 100 millions d’euros pour sa mission au Niger

La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, a déclaré que son pays comptait accorder un budget de 100 millions d’euros à son opération en cours au Niger en vue de gérer le flux des migrants et d’accompagner Niamey dans la lutte anti-terroriste. L’Italie, qui compte ainsi redéployer ses forces en Irak et en Afghanistan vers une plus grande présence au sud de la Méditerranée, maintient toujours des unités au Kosovo, au Liban et en Syrie.

Dans une communication conjointe au Sénat et la Chambre des représentants, la ministre Roberta Pinotti a précisé que le contingent italien au Niger, qui comptera à terme, quelque 470 éléments de l’Esercito italiano, devra porter assistance à ce pays fragile du Sahel qui accueille 150 000 réfugiés.

Roberta Pinotti, qui s’exprimait devant les Commissions des affaires étrangères et de la défense du Sénat et de la Chambre réunies conjointement, a exposé le rapport du gouvernement italien sur les progrès des différentes missions italiennes à l’international et exprimé le besoin d’une enveloppe de 100 millions d’euros pour mener à bien l’opération de stabilisation au Niger.

C’est en novembre dernier que Rome et Niamey s’étaient mis d’accord pour l’envoi de cette mission militaire.
Pour rappel, le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni avait, lors de sa conférence de presse de fin d’année, fait part de l’intention de son pays d’envoyer une mission militaire au Niger en vue de contribuer à la formation des forces de sécurité de ce pays dans la lutte anti-terroriste et contre l’immigration illégale pour parer à la situation très précaire en Libye. Surtout que les combats qui ont éclaté lundi dans le secteur de l’aéroport de Mitiga près de Tripoli, à la suite de l’attaque d’un groupe armé, ont entraîné la suspension sine die de tous les vols dans le pays.

Paris en concurrence avec Rome

De son côté, la France a convoqué pour aujourd’hui une réunion des ministres de la Défense et des chefs d'état-major des armées des cinq pays de la région du G5 Sahel en vue de la construction d’une force conjointe, et ce en présence de huit pays contributeurs, de l'ONU, de l'Union africaine, et de l'Union européenne, et ce en préparation de la Conférence des donateurs qui aura lieu à Bruxelles le 23 février prochain.

En décembre dernier, le président français, Emmanuel Macron, avait réussi à obtenir de l’Arabie saoudite une contribution de 100 millions d’euros et 30 millions d’euros des Emirats arabes unis en faveur de la future force conjointe antiterroriste du G5 Sahel.

Francesco Petronella est écrivain, journaliste et blogueur italien. Il est spécialiste du monde arabe.

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