Indépendance du Kurdistan, le jour d’après

Les autorités fédérales du Kurdistan d’Irak ont ​​commencé ce soir le dépouillement des bulletins de votes du référendum organisé pour l’indépendance du Kurdistan. Avec un taux de participation record qui a atteint 72% des kurdes d’Irak, l’issue du scrutin est presque pliée en faveur de l’indépendance.

Kurdistan 1

Baghdad a mis en état d’alerte ses unités d’élite et fermé ses frontières avec la région indépendantiste du nord. Même réaction du côté syrien, turc et iranien. Les trois pays voisins, qui ont exprimé leur refus catégorique à toute idée d’indépendance, ont mis en état d’alerte leurs forces armées en prévision de tout développement dans ce sens, dès cette nuit ou, au plus tard, à l’annonce des résultats dans trois jours.

Condamné par la communauté internationale, le référendum risque de faire tache d’huile et pousser les kurdes de Turquie (15 millions de personnes), de Syrie (2 millions) et d’Iran (4 millions), à réclamer l’indépendance à leur tour.

Mais à Erbil, à Souleimaniyeh, à Dohouk, à Kirkouk, on s’attend à une victoire du oui qui scellerait la fin de la tutelle de Baghdad sur une région très riche en hydrocarbures et dont le sous-sol abrite le quart des réserves mondiales en pétrole et gaz.

Madrid, qui fait face à la crise Catalane, est officiellement opposée à toute idée d’indépendance de la région du Kurdistan. Moscou et Téhéran ont activé le téléphone rouge entre les deux capitales et suivent la situation de très près. Le Maroc, à travers son chef de la diplomatie, a insisté sur l’attachement de Rabat à l’intégrité territoriale de l’Irak. Les pays du CCG soutiennent le gouvernement central à Baghdad et sont allergiques à toute idée de séparatisme. Washington, en difficulté dans la région du Moyen-Orient au profit de la superpuissance russe, préfère tempérer son discours. Le seul pays à soutenir solennellement l’indépendance du Kurdistan demeure israël.

Devant l’«unanimité» internationale contre l’indépendance de cette région historiquement rebelle, comment le Kurdistan gérera-t-il ses relations et alliances avec les puissances mondiales ? Le lendemain du scrutin nous le dira.

Abdellah El Hattach 

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