Abdelmalek Alaoui sur la voie de son père

Nous ignorons si le fondateur du groupe de conseil Guépard s’est inspiré des performances hors-normes de ce félin pour baptiser son cabinet, mais ce qui est certain c’est que Abdelmalek Alaoui, en recevant à Paris, le prix de la FFA-Turgot du meilleur livre d’économie francophone pour son ouvrage «Le Temps du Continent-chroniques-africaines-2016-2017», décerné par le prestigieux Forum francophone des affaires, a permis de faire découvrir, via son texte primé, la réelle place qu’occupe le Maroc en tant qu’acteur central de la dynamique sud-sud, surtout que l’auteur aborde dans son ouvrage l’émergence des nouveaux champions de sud, ainsi que les facteurs qui incitent certaines nations à s’intéresser au co-développement et à la co-émergence. Fils de ministre et d’ambassadeur, petit-fils de Caïd, Abdelmalek Alaoui est incontestablement sur la voie du père.

En plus de sa valeur scientifique confirmée, le livre a une portée politique certaine. Et de l’impact. Que le Jury du prix Turgot soit présidé par une éminence grise comme Jean-Claude Trichet, ancien gouverneur de la Banque de France et de la BCE, retentit comme une consécration pour cet intellectuel-né, anciennement Young Global Leaders du Forum de Davos.

Dans sa bio-express tout le monde revient sur ses multiples diplômes décrochés de Sciences Po Paris et de HEC, mais rares sont ceux qui relatent sa réelle école. Le background familial de Abdelmalek Alaoui a eu en effet sur lui une influence considérable.

Son défunt père, Moulay Ahmed Alaoui, n’est plus à présenter. Inamovible ministre d’Etat, il a été de presque toutes les aventures gouvernementales du Maroc depuis les premières années de son indépendance du pays jusqu’à sa disparition en 2002.

Proche collaborateur du roi Hassan II et confident du défunt souverain, Moulay Ahmed Alaoui est un témoin privilégié des principales dates-clés de l’histoire contemporaine du royaume. Et, bien sûr, vu les hautes fonctions et responsabilités de l’homme d’Etat qui a voué sa vie au trône, la maison familiale ne désemplissait jamais. Le petit Abdelmalek, fruit d’une alliance amoureuse entre un Alaoui et une Zamrani, voyait ainsi défiler chez lui tout ce qui se faisait d’important dans l’appareil de l’Etat, civils comme militaires. En effet, la mère de Abdelmalek Alaoui n’est autre que l’universitaire Assia Bensalah Zamrani, ambassadeur itinérant, et non moins descendante directe du puissant Caïd Bachir Bensalah Zemrani, originaire de la région de Marrakech. Professeur universitaire, femme de tact et grande diplomate, Assia Bensalah Zamrani est une conférencière de talent.

Grandir dans cet écosystème ne peut que forger une personnalité et influencer un parcours. Et, en parlant d’influence, Abdelmalek Alaoui en a fait un métier. S’il a fait le choix de ne pas intégrer la haute fonction publique, il reste tout de même proche de l’administration. Lobbyiste reconnu, il a dans son escarcelle un grand nombre de clients de renommée tant au niveau du secteur public que privé.

Fondateur du cabinet GIP, il a, un certain temps, été très proche des cercles d’intelligence jusqu’à décider de complètement changer de fusil d’épaule depuis l’épisode Chris Coleman. Dans la foulée, il cèdera à Mazars son fleuron Global Intelligence Partners pour fonder Guepard Consulting Group et ne se consacrer exclusivement que dans la communication d’influence, dont il deviendra, sans conteste, le véritable big player au niveau national.

Travailleur acharné, affable et accessible, il aura également hérité de son père cette modestie déconcertante. Sans oublier l’amour de Moulay Ahmed Alaoui pour la presse et les médias qu’il a légué au fils. Dans son jeune âge, le défunt avait dirigé le service presse du prince héritier Moulay Hassan puis celui du Cabinet royal avant d’être nommé ministre de l’Information. Et, bien notamment, patron du groupe Maroc Soir dont il a fait une réelle référence dans la région. Abdelmalek Alaoui, malgré ses occupations dans le monde de l’intelligence économique a très tôt compris, comme son père, qu’aucune réelle influence, ou mission de lobbying, ne peut convenablement réussir sans un bras médiatique fort. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Il lance successivement Huffington Post Maroc et La Tribune Afrique qui ont désormais pignon sur rue dans le microcosme des médias.

Moulay Ahmed Alaoui aux côtés du Roi Hassan II

Homme d’influence et de communication, reconnu aujourd’hui au plus niveau comme intellectuel via son ouvrage de référence, orateur de choix, Abdelmalek Alaoui, qui n’est plus dans le murmure mais dans l’action, est plus que jamais au centre de la reconfiguration des cercles de pouvoirs économiques dont le Maroc est le théâtre.

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