Jeudi, le secrétaire d'État Tony Blinken s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour l'informer de ses récentes discussions avec le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman (MBS). Ces discussions ont porté sur la possibilité que l'Arabie saoudite établisse des relations normales avec Israël, rapporte le journaliste israélien Barak Ravid.
L'administration Biden souhaite tirer parti de la diplomatie pour obtenir un accord de paix israélo-saoudien dans les six à sept prochains mois. Barak Ravid souligne que ce calendrier ambitieux vise à accomplir cette tâche importante avant que l'attention du président Biden ne soit redirigée vers la prochaine campagne électorale présidentielle.
Selon les sources du très informé journaliste israélien, le Premier ministre Netanyahou est impatient de collaborer avec l'administration Biden sur cet accord de paix potentiel, qu'il considère comme une priorité absolue de son mandat.
L'élément moteur de cette démarche a été les deux rencontres qui ont eu lieu en un mois d'intervalle, entre MBS et Jake Sullivan, le 7 mai et Blinken, le 7 juin.
La réunion antre le Secrétaire d'État américain et le Prince héritier et dirigeant de facto du Royaume a duré plus de deux heures. Un haut responsable américain a confirmé que le projet de normalisation israélo-saoudienne a été au cœur des discussions lors de cette rencontre. Sur le chemin du retour de Riyad à Washington, Anthony Blinken a informé Benjamin Netanyahou de sa conversation avec MBS et a discuté de la feuille de route à venir.
Lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan Al-Saud, Blinken a réaffirmé l'engagement des États-Unis à jouer un rôle déterminant pour faciliter et développer la normalisation entre Israël et le monde arabe. Il a souligné que la normalisation israélo-saoudienne était une priorité pour l'administration Biden et qu'elle poursuivrait ses efforts dans les jours, les semaines et les mois à venir.
Le prince Faisal, ministre saoudien des affaires étrangères, a reconnu que la normalisation était dans l'intérêt de la région et qu'elle pourrait apporter des avantages significatifs à toutes les parties concernées. Toutefois, il a souligné que si un chemin vers la paix pour les Palestiniens n'était pas tracé, les avantages de la normalisation resteraient limités. Il a insisté sur la nécessité d'établir une «voie vers une solution à deux États» et d'assurer aux Palestiniens «dignité et justice».
Il est important de noter que le terme «voie» utilisé par le ministre saoudien des affaires étrangères marque un changement par rapport à la position antérieure des Saoudiens, qui posaient la création d'un État palestinien comme condition préalable à la normalisation avec Israël, analyse Barak Ravid.
Dans le cadre de ces efforts diplomatiques, la réponse israélienne à l'appel de Blinken ne s'adressait pas directement à l'Arabie saoudite. Elle s'est plutôt concentrée sur les appréhensions d'Israël concernant un éventuel accord de «concerns regarding a possible «freeze for freeze» (gel pour gel) entre les États-Unis et l'Iran.
Le bureau du Premier ministre israélien a déclaré que Netanyahu avait souligné sa position selon laquelle le retour à l'accord nucléaire de 2015 ne mettrait pas fin au programme nucléaire iranien. Il a également affirmé qu'Israël n'adhérerait à aucun accord avec l'Iran et prendrait les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts nationaux.
Matthew Miller, porte-parole du département d'État, a publié une déclaration suggérant que la conversation entre Blinken et Netanyahu portait sur des «domaines d'intérêt mutuel». Il s'agit notamment d'intégrer plus profondément Israël dans le Moyen-Orient par le biais d'une normalisation avec les pays de la région. Blinken a également mentionné les défis régionaux plus larges, en particulier la menace posée par l'Iran, et a réitéré l'engagement inébranlable des États-Unis en faveur de la sécurité d'Israël et de leur partenariat de longue date, conclut le journaliste d'Axios.