Le dernier rebondissement du dossier du Sahara, avec la proposition de Staffan de Mistura de diviser le territoire entre le Maroc et les séparatistes du Front Polisario, évoque une scène légendaire de la justice universelle : le jugement de Salomon. Ce roi prophète, célèbre pour sa sagesse fut un jour confronté à deux femmes revendiquant la maternité d’un même enfant. Dans un élan de ruse pour révéler la véritable mère, Salomon proposa de couper l’enfant en deux, offrant une moitié à chacune des prétendantes. Tandis que la fausse mère accepta froidement, la vraie mère implora qu’on épargne son enfant, préférant le céder que de le voir mutilé.
Aujourd’hui, Staffan de Mistura semble incarner ce juge dans une version pervertie du récit biblique. En suggérant de diviser le Sahara, il adopte une posture semblable à celle de la fausse mère, ignorant l’essence même du conflit et la réalité du terrain. Car pour le Maroc, le Sahara est cet enfant indivisible, un territoire enraciné dans son histoire et dans son identité nationale. Toute proposition de partition est une atteinte directe à l’intégrité territoriale du Royaume, une remise en cause inacceptable de ce qui constitue une cause nationale.
La proposition de De Mistura, exposée lors d’un briefing à huis clos devant le Conseil de sécurité, réveille ainsi de vieilles illusions. Le partage du territoire, selon lui, «permettrait la création d’un État indépendant dans la partie sud, tandis que le reste serait intégré au Maroc avec une reconnaissance internationale de sa souveraineté». Cette idée, aussi fallacieuse que l’acceptation de la fausse mère dans l’histoire de Salomon, nie le fait que le Maroc a toujours considéré l’ensemble du Sahara comme une partie intégrante de son territoire. La partition ne ferait que détruire cet équilibre et serait une trahison pour le Royaume.
En effet, la cause du Sahara est bien plus qu’un enjeu territorial. Elle incarne la lutte pour l’unité nationale, un idéal que le Maroc défend depuis des décennies. Tout comme la véritable mère qui supplie Salomon de ne pas découper son enfant, le Royaume refuse catégoriquement de voir son territoire mutilé par une division qui servirait des intérêts géopolitiques et non la paix durable. Le plan d’autonomie proposé par le Maroc reste, dans ce contexte, la seule solution « sérieuse et crédible », reconnue par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité et soutenue par une communauté internationale croissante.
La montée en puissance de ce plan est d’ailleurs palpable. En juillet, la France a rejoint les États-Unis en soutenant officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara, un tournant majeur dans l’arène diplomatique. Face à ce soutien, l’Algérie a rappelé son ambassadeur, illustrant son refus de s’engager sur la voie de la résolution. Pour autant, Rabat reste déterminé à renforcer cette dynamique internationale, promouvant une autonomie sous sa souveraineté, qui garantirait à la fois l’unité territoriale et le développement régional.
Quant à Staffan de Mistura, il est apparu que sa proposition de partition ne faisait que révéler son impuissance à avancer sur un terrain déjà balisé par des décennies d’efforts diplomatiques. Lui-même a averti que l’ONU devrait reconsidérer son mandat s’il ne parvenait pas à faire progresser la situation dans les six mois à venir. Toutefois, cette remise en question de sa propre mission ne saurait masquer le fait que la solution marocaine a déjà gagné la légitimité et l’adhésion nécessaires pour triompher.
Tout comme le roi Salomon a révélé la vraie mère en sondant les cœurs, la communauté internationale reconnaît aujourd’hui la véritable voie à suivre dans le dossier du Sahara. Cette voie, c’est celle de l’unité, de l’intégrité territoriale et de la paix sous souveraineté marocaine. Diviser pour apaiser n’est qu’un mirage, et toute tentative en ce sens ne fera que perpétuer un conflit sans fin.
Le Maroc, en défendant l’intégrité de son territoire, défend bien plus qu’une ligne tracée sur une carte. Il défend un héritage, une histoire, et un idéal. Et comme la vraie mère face au jugement de Salomon, il ne cédera pas à l’illusion dangereuse de la division. Le Sahara est et restera marocain, indivisible, tout comme cet enfant que Salomon a su épargner grâce à sa sagesse véritable.