Guerre scientifique sino-américaine : Pékin rapatrie un mathématicien primé en Pennsylvanie

Un mathématicien chinois du nom de Sun Xin, lauréat du prestigieux prix Rollo Davidson cette année, qui travaillait auparavant à l’université de Pennsylvanie, a décidé de quitter les États-unis pour revenir en Chine.

Le South China Morning Post qui a révélé l’information affirme qu’en 2021, au moins 1 400 scientifiques d’origine chinoise basés aux États-Unis auraient changé d’affiliation, passant d’institutions américaines à des institutions chinoises.

C’est une tendance qui se conforme aux États-unis. Alors que la guerre froide entre Washington et Pékin s’intensifie jour après jour, les chercheurs et universitaires chinois ou d’origine chinoises installés aux États-Unis sont de plus en plus attirés par la croissance rapide de l’infrastructure de recherche et des possibilités de financement de la Chine.

Le South China Morning Post, un quotidien anglophone publié à Hong Kong, a confirmé cette tendance en annonçant le départ des États-unis vers la Chine d’un mathématicien récemment primé. Il s’agit d’un certain Sun Xin, un mathématicien spécialiste de la théorie des probabilités et de la physique mathématique, qui a été co-lauréat du prestigieux prix Rollo Davidson cette année.

L’information a été rendue publique par l’Université de Pékin qui a recruté le mathématicien.


Sun Xin, actuellement professeur adjoint de mathématiques à l’université de Pennsylvanie, occupera un nouveau poste au Centre international de recherche mathématique de Pékin de l’université de Pékin, bien que l’université n’ait pas précisé ses nouvelles fonctions.

M. Sun est diplômé de l’école des sciences mathématiques de l’université de Pékin depuis 2011 et a obtenu son doctorat en mathématiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 2017. Il s’est spécialisé dans la recherche sur la théorie des probabilités et la physique mathématique.

Cette année, il a reçu le prix Rollo Davidson conjointement avec Nina Holden, professeur associé au Courant Institute of Mathematical Sciences de l’Université de New York.

Le prix, qui est décerné chaque année à de jeunes probabilistes du monde entier depuis 1976, a récompensé le duo pour ses travaux de premier plan sur deux modèles de surfaces aléatoires : «les cartes planaires aléatoires et gravité quantique de Liouville».

Accusations d’espionnage scientifique

Selon l’université de Pékin, cinq mathématiciens chinois ont reçu ce prix prestigieux, dont Ding Jian, un ancien élève de l’université, qui a été récompensé en 2017.

Ce dernier a également rejoint l’université de Pékin en tant que professeur titulaire de l’école des sciences mathématiques en janvier de l’année dernière, après avoir travaillé à l’université de Pennsylvanie et à l’université de Chicago.

Le Centre international de recherche mathématique de Pékin est une institution de recherche financée par l’État, créée en 2005. Il se consacre à la promotion de la recherche et de l’enseignement des mathématiques de pointe et au renforcement des échanges scientifiques et de la coopération entre les mathématiciens chinois et internationaux.

Selon un rapport conjoint d’universitaires des universités de Harvard et de Princeton et du MIT, au moins 1 400 scientifiques d’origine chinoise basés aux États-Unis ont changé d’affiliation en 2021, passant d’institutions américaines à des institutions chinoises.

Cela s’est produit après que l’Initiative Chine a été lancée en 2018 par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump. Elle visait à lutter contre le vol présumé de secrets techniques et de propriété intellectuelle par la Chine, alors que la concurrence entre les deux pays s’intensifie.

Bien que l’administration du président américain Joe Biden ait officiellement mis fin au programme en 2022 en raison de préoccupations liées aux préjugés raciaux et à une culture de la peur, il a eu des répercussions persistantes sur les scientifiques d’origine chinoise, selon le rapport.

Dual US China Affiliations

D’ailleurs, le nombre d’articles avec des signatures doubles (le chercheur a deux adresses d’affiliation) est passé de 15 000 en 2018, à de 12 500 en 2021.

La double appartenance était autrefois considérée comme une marque d’honneur, mais elle est aujourd’hui teintée par la crainte de l’espionnage scientifique.

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