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Ichrak Moubsit refait parler d’elle : Le signal d’un Akhannouch déjà en mode campagne ?

À l’horizon 2026, les spéculations vont bon train quant aux chances d’Aziz Akhannouch de décrocher un nouveau mandat à la tête du gouvernement marocain. L’ombre de sa communicante historique, Ichrak Moubsit, ressurgit alors que celle-ci continue de consolider sa place au cœur de l’entourage du Chef de gouvernement surtout après le remplacement surprise de la fidèle des fidèles Wafaa Jemali. Ancienne conseillère en relations publiques, Moubsit, après avoir géré la communication d’Akhannouch lors de sa victoire en 2021, semble jouer un rôle clé dans la stratégie médiatique qui se dessine pour les prochaines échéances électorales.

Akhannouch 2026: j’y suis, j’y reste? s’interrogeait Le360 en réaction à la communication sobre et ficelée du Chef du gouvernement concernant le bilan de son mi-mandat. Aziz Akhannouch avait montré sa détermination à rempiler pour un second mandat en dépit des turbulences multiples qui secouent la majorité gouvernementale et les critiques acerbes dirigé à l’adresse du Chef du Gouvernement et de ses ministres sur les indicateurs en berne de l’emploi, l’investissement et le dialogue social.

Depuis, une série d’événements récents suscite de nombreuses questions sur la stratégie d’Aziz Akhannouch. D’abord, le retour d’Ichrak Moubsit, ancienne conseillère en relations publiques d’Akhannouch et « face » du cabinet d’influence P.A Bridge, semble marquer une nouvelle phase de préparation pour le chef du gouvernement. Mais ce n’est pas le seul signe qui laisse penser qu’Akhannouch peaufine discrètement sa stratégie pour rester en position de force.

Récemment, un autre développement a attiré l’attention : le limogeage de Wafaa Jemali, Secrétaire Générale de la présidence du gouvernement et très proche collaboratrice d’Akhannouch depuis 2016, qui a été démis de ses fonctions quelques jours avant l’Université de la jeunesse du RNI. Ce départ surprenant a ouvert la voie à une réorganisation stratégique au sommet de l’exécutif marocain. La place laissée vacante par Jemali a rapidement été occupée par Amine Tahraoui, un homme de confiance de longue date du chef du gouvernement. Ancien chef de cabinet au ministère de l’Agriculture et ancien banquier d’affaires, Tahraoui avait pris ses distances avec la sphère politique depuis les turbulences du printemps arabe, il s’était vu confié la mission de restructuration du Groupe Aksal, mais son retour en tant que Secrétaire Général montre qu’Akhannouch mise sur un noyau dur de fidèles pour affronter les défis électoraux à venir.

Ichrak Moubsit et Majid El Yacoubi : Le tandem clé de la destinée politique d’Aziz Akhannouch

En 2022, Ichrak Moubsit crée P.A Bridge, un cabinet d’influence qui, selon des informations fragmentaires mais révélatrices, aurait été spécialement conçu pour superviser la veille médiatique du chef du gouvernement. Financé en toute confidentialité par la holding Akwa, ce cabinet semble être une pièce centrale du dispositif communicationnel d’Akhannouch. L’ex-communicante est loin d’avoir coupé les ponts avec son ancien patron, au contraire révèle Africa Intelligence, elle occuperait désormais des postes stratégiques au sein de plusieurs organes médiatiques appartenant à la galaxie Akwa.

La direction du conglomérat médiatique Caractères, qui comprend des publications phares comme Femmes du Maroc ou encore La Vie éco, est une autre corde à l’arc de Moubsit. En duo avec Majid El Yacoubi, un des cadres supérieurs de l’empire économique d’Aziz Akhannouch, Moubsit a pris les rênes d’un groupe en proie à des difficultés financières, mais dont le soutien public et privé permet encore de maintenir à flot. Ce tandem, bien que critiqué en interne, apparaît comme un levier clé pour renforcer l’influence médiatique du chef du gouvernement à travers des choix éditoriaux souvent perçus comme orientés.

En préparation pour 2026, il est légitime de se demander comment le camp Akhannouch compte orchestrer une communication aussi maîtrisée que celle de 2021, alors même que son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI), fait face à une dynamique politique complexe et à une image négative auprès d’une grande frange des marocains. La relation symbiotique entre Moubsit et Akhannouch, d’abord au ministère de l’Agriculture puis à la Chefferie du gouvernement, souligne l’importance que revêt la communication dans l’agenda politique d’un leader politique qui se doit de répondre aux attentes croissantes d’une société marocaine en pleine transformation et un contexte économique et social très difficile.

Si Ichrak Moubsit, à travers P.A Bridge et Caractères, continue de s’imposer comme une figure incontournable du dispositif médiatique de 2026, la question demeure : cette stratégie de communication centralisée et ultra-contrôlée suffira-t-elle à reconduire Akhannouch au pouvoir ? Ou bien les critiques sur la mainmise éditoriale et la gestion opaque des ressources médiatiques ébranleront-elles cette mécanique bien huilée ? La nomination d’Amine Tahraoui, discret et travailleur, viendra-t-elle équilibrer le pouvoir du duo Moubsit-El Yacoubi ? Le media-washing suffira-t-il à faire avaler aux électeurs la pilule des réformes douloureuses et impopulaires imposées en cascade par le gouvernement Akhannouch I ?

Le futur nous dira si le tandem Akhannouch-Moubsit parviendra à recréer la dynamique de victoire de 2021 ou si les nouveaux défis politiques et économiques de 2026 leur imposeront une révision stratégique plus profonde.

Intelligence analyst. Reputation and influence Strategist
20 années d’expérience professionnelle au Maroc / Spécialisé dans l’accompagnement des organisations dans la mise en place de stratégies de communication d’influence.

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