Les marocains ne pardonnent pas le mensonge, l'hypocrisie et la manipulation. Ils ont, encore une fois, fait mordre la poussière à Abdelilah Benkirane et son parti le PJD. Cette fois-ci à l'occasion des élections partielles à Al Hoceima, Meknès et Mediouna. Le pestiféré des islamistes, l'homme politique le plus détesté par les marocains après Aziz Akhannouch, n'a pas eu le courage d'assumer sa défaite personnelle. Donnant libre cours à sa réthorique habituelle : «les agents de l'Intérieurs seraient responsables de sa déconfiture».
Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, n'a pas voulu laissé passer cette énième attaque de l'individu, au risque de porter atteinte à la crédibilité de l'opération électorale. Un communiqué de presse cinglant du Ministère, publié ce lundi, a étrillé le Secrétaire Général du PJD sans le citer nommément, l'accusant de véhiculer des allégations infondées en place et lieu de recourir aux institutions constitutionnelles compétentes pour contester les résultats électoraux.
La malédiction Benkirane commence à peser lourd sur le PJD. Son double langage et ses plans machiavéliques ne passent plus ni auprès de sa base partisane ni auprès des marocains. Celui qui rêve d'une V2.0 du printemps arabe pour espérer refaire le coup du sauveur, n'hésite pas à ménager Aziz Akhannouch, l'ennemie numéro 1 des marocains, pour rester rester dans ses bonnes grâces, et de s'en prendre frontalement à la technostructure de l'intérieur. Laquelle administration qui absorbe les contrecoups de l'incompétence de la galaxie Akhannouch et les manoeuvres et guet-apents de tout genre.
A l'approche des élections partielles du jeudi 21 juillet 2022, Abdelilah Benkirane jouait sur les deux tableaux : celui des hashtags contre la cherté de la vie, tout en épargnant Aziz Akhannouch, son complice dans la dégradation du pouvoir d'achat des marocains. De plus, paraît-il, Mustapha El Khalfi, l'un de ses fidèles lieutenants espère toujours être nommé ambassadeur.
Mais les résultats du scrutin ont confirmé la déconfiture historique du PJD le 8 septembre 2021. Le parti de Abdelilah Benkirane ne fait plus le poids face à ses anciens concurrents, le PAM, l'USFP, le PI et le RNI.
Le ministère de l’Intérieur nie catégoriquement les allégations malveillantes de la direction d’un parti prétendant que le vote était orienté par des agents d’autorité
Dans un communiqué, le ministère a souligné que «la direction d’un parti politique ayant participé aux élections législatives partielles du 21 juillet 2022 a tenté, de manière délibérée, de porter atteinte à la crédibilité de cette opération électorale, en faisant la propagande d’informations erronées prétendant que le vote aurait été orienté par certains agents d’autorité, en proférant à leur encontre des propos diffamatoires qui ne sont pas à la hauteur du discours politique sérieux dont doit faire preuve le secrétaire général d’un parti politique».
Le ministère d'Abdelouafi Laftit a également relevé que ces «allégations malveillantes et inacceptables ont pour objet de porter atteinte à cette étape électorale et semer le doute sur son déroulement d’une manière méthodique et délibérée, à l’instar de la ligne politique adoptée par le parti lors des échéances électorales du 8 septembre 2021».
Tout en se disant étonné par la justification de cet échec pour le mettre sur le dos des agents d’autorité qui ont contribué d’une manière patriotique au succès de ces élections partielles, le ministère de l’Intérieur note que ces accusations qui se répètent à l’occasion de chaque échéance électorale sont «une forme de dénigrement des acquis démocratiques réalisés par notre pays et de tous les efforts déployés par tous, gouvernement, institutions constitutionnelles, partis politiques responsables et médias professionnels.» Pire, il s’agit ni plus, ni moins que d’un mépris et d’un refus de la volonté des électeurs qui ont choisi en toute liberté et responsabilité leurs représentants dans la gestion de la chose publique nationale, déplore-t-on de même source.
D’où, le nécessaire rappel qu’il s’agit de faire en soulignant que le pays a veillé à réunir toutes les garanties juridiques, judiciaires et politiques assurant un déroulement transparent des échéances électorales, relève la même source, ajoutant que tous ceux qui ne sont pas de cet avis ont la possibilité de recourir aux institutions constitutionnelles compétentes pour contester les résultats électoraux, laquelle démarche est une pratique démocratique bien ancrée dans l’expérience électorale marocaine, au lieu de véhiculer des accusations infondées.