Sommet de Sotchi : La pacification de la Syrie au cœur des entretiens tripartites Poutine-Erdogan-Rouhani

La bipolarité serait-elle redevenue la règle dans les relations internationales ? Alors que Washington organise avec la Pologne la conférence ministérielle de Varsovie, à 2000 km de là, dans la station balnéaire de Sotchi en Russie, la Russie a réuni la Turquie et l’Iran pour parler de la paix en Syrie. Chaque puissance veut batailler pour sa propre vision de la paix, tout en ménageant les intérêts de ses alliés.

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Depuis le début du conflit en 2011, plus de 360.000 personnes ont perdu la vie en Syrie. C’est pour essayer de trouver une solution à ce conflit que les présidents de ces trois pays, Poutine, Erdogan et Rouhani, se sont réunis à Sotchi. Ces derniers se sont félicités au terme du sommet tenu le 14 février du retrait des troupes américaines de la Syrie et ont promis de « renforcer leur coopération » pour pacifier le pays.

Les discussions entre les trois dirigeants à Sotchi ont porté notamment sur « l'influence qu'aura l'annonce du plan des Etats-Unis de retrait des troupes américains des régions nord-est du pays sur le développement futur de la situation en Syrie », a précisé le Président russe, Vladimir Poutine à l’issue du sommet. « Notre point de vue commun est que la réalisation de cette étape serait un point positif qui aiderait à stabiliser la situation dans la région », a ajouté le président russe lors d’un point de presse conjoint avec ses hôtes.

La province d’Idleb dans le Nord-Ouest est la seule encore aux mains des rebelles. La Russie, l’Iran et la Turquie se sont accordés à prendre des « mesures concrètes » pour stabiliser cette région et assurer une « désescalade définitive ».

Patrouilles communes turco-russes dans la région d’Idleb

Les Russes et les Turcs organiseront des patrouilles communes afin de contenir les groupes radicaux dans cette zone. Le Président turc Recep Tayyip Erdogan s’attend à ce que Damas respecte la trêve. « Nous ne voulons pas que de nouvelles crises humanitaires, que de nouvelles catastrophes surviennent à Idleb ou ailleurs en Syrie », a-t-il martelé. Si aujourd’hui le cessez-le-feu est respecté, c’est en grande partie grâce aux efforts fournis par ces trois pays, a pour sa part rappelé Vladimir Poutine.

Cela dit, les trois dirigeants sont d’accord sur la nécessité d’éliminer « définitivement ce foyer terroriste ». En septembre 2018, lors de leur dernière rencontre, les trois dirigeants n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur le sort d'Idleb. La mise au point entre Poutine et Erdogan avait permis lors d’une nouvelle rencontre d’éviter l’attaque de la région par l’armée syrienne et la création d’une zone démilitarisée russo-turque et le retrait de la région des djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTS) et des combattants kurdes.

Selon le Président turc, « l'intégrité territoriale de la Syrie ne pourra pas être assurée et la région rendue à ses vrais propriétaires ». Ankara voit d’un mauvais œil la présence des milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) dans la région car ils sont considérés comme un groupe terroriste. Après l’échec des tentatives onusiennes de ramener la paix en Syrie, la Russie a pris les devants en déclenchant les négociations d’Astana, qui ont permis de favoriser un cessez-le-feu sans pour autant résoudre le conflit.

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